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semaine du 29 mars 2004



Je t'échange une mâchoire contre un cerveau

L'humanité a payé le prix d'un plus gros cerveau... en sacrifiant la mastication! Moins de muscles en bas du crâne, donc davantage de place pour la matière grise. Logique, non?

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C'est la nouvelle hypothèse proposée par des biologistes, et cette fois-ci, ils n'y sont pas arrivés en étudiant les crânes de nos ancêtres hominidés, mais en saisissant une protéine: une protéine-clef pour les muscles de la mastication chez les primates.

Une mutation dans un gène survenue il y a 2,4 millions d'années nous aurait rendus incapables de produire cette protéine. Avec pour résultat que certains des muscles de la mâchoire auraient cessé de se développer, et se seraient donc atrophiés au fil des âges. De larges crêtes osseuses présentes sur les crânes des primates, et auxquelles "s'accrochent" ces puissants muscles de la mâchoire, seraient ainsi à leur tour devenues inutiles, et auraient donc elles aussi cessé de se développer. Ce qui, du coup, aurait laissé à notre cerveau l'espace nécessaire pour grossir, et grossir, et grossir... Il est aujourd'hui trois fois plus gros.

Hypothèse tirée... par les cheveux? Pas pour les chercheurs de l'Université de Pennsylvanie à Pittsburgh qui, sous la direction de Hansell Stedman, publient leurs résultats dans la revue Nature –et à qui la dite revue a fait l'honneur de sa page couverture– et pas pour certains de leurs collègues qui se sont empressés de commenter.

Une découverte "étonnante", déclare par exemple dans le New Scientist Peter Currie, expert australien en développement des muscles et du squelette. "On sait que les changements dans l'anatomie des muscles altèrent les os auxquels ils s'attachent. Mais le côté excitant, ici, c'est que cette mutation génétique est survenue exactement au moment où se produit cette transition chez nos fossiles."

De fait, ça pourrait expliquer le moment où cette transition est survenue chez nos ancêtres primates. "C'est une explication plausible", juge Paul Pettitt, spécialiste de l'évolution humaine à l'Université de Sheffield (Angleterre).

Mais Nature a beau lui avoir accordé sa Une, ça demeure une théorie, et non une preuve. Chez les autres primates, nul n'a jamais démontré que les crêtes du crâne avaient bloqué le développement du cerveau, s'indigne Daniel Lieberman, spécialiste de l'évolution humaine à l'Université Harvard (Massachusetts): le cerveau d'un jeune chimpanzé, donne-t-il en exemple, atteint sa taille maximale à l'âge de trois ans, bien que les crêtes du crâne, elles, ne se développent pas avant l'âge de huit ans.

Et il y a le cas de l'homme de Néandertal, renchérit dans Science Callum Ross, morphologiste à l'Université de Stony Brook (New York): ses muscles étaient forts et son cerveau était... plus gros que le nôtre.

La protéine-clef de cette histoire s'appelle MYH16: elle est un composant essentiel des puissants muscles de la mâchoire chez les gorilles, les chimpanzés et les autres primates, mais pas chez les humains. Chez nous, ont analysé les chercheurs de l'Université de Pennsylvanie, c'est un défaut génétique commun qui empêche la production de cette protéine. C'est alors qu'ils traquaient, il y a 10 ans, un gène responsable des maladies musculaires que ces chercheurs sont tombés sur cette protéine... et qu'ils ont dès lors donné à leur recherche une orientation inattendue.

 

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