Le 30 novembre 2004
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Pauvreté durable
(Agence Science-Presse) - Pas facile de solutionner
en même temps la conservation de la biodiversité
et la réduction de la pauvreté. Pour l’instant,
la résolution de l’un aggrave toujours l’autre.
La création d’espaces protégés
cause bien souvent du tort à l’économie
locale, par l’expropriation de fermiers ou l’interdiction
d’utiliser des espèces devenues soudain protégées.
Une problématique reconnue depuis longtemps: dès
1992, le président de l’Union mondiale pour
la nature (World Conservation Union) déclarait que
" si les populations locales ne soutiennent pas
les aires protégées, alors elles ne pourront
pas durer. "
C’est donc un débat moral tiraillé
par des contraintes bien réelles. Un groupe britannique
a essayé de faire le point sur cette situation et
l’a résumée en quatre visions, publiées
dans la revue Science du 14 novembre. Les uns avancent
que la conservation de la biodiversité et la réduction
de la pauvreté sont deux réalités distinctes,
impossibles à résoudre simultanément.
Pour d'autres, la réduction de la pauvreté
peut être vue comme une contrainte sine qua non
de la réussite de la conservation, là où
les populations dépendent de la nature pour leur
survie, ou bien là où la conservation peut
non seulement ne pas aggraver la pauvreté, mais peut-être
même contribuer à enrichir les gens concernés:
dans certains cas en effet, les efforts de conservation
peuvent assurer le gagne-pain des gens.
Le directeur général de l’Union
soutient que les aires protégées devraient
être considérées comme " des
îles de biodiversité dans un océan humain
de développement durable ", où leurs
bénéfices irradieraient bien au delà
de leurs limites. Cela reste pour l’instant des vœux
pieux.
Malgré l’issue incertaine de la
situation, les auteurs soutiennent qu’il ne faut pas
cesser de chercher des solutions qui allient les deux problèmes,
bien qu’eux-mêmes n’en proposent pas et
que des compromis difficiles soient à prévoir.
Une politique qui ne tiendrait pas compte de chacun des
aspects complexes de cette problématique serait de
toutes manières vouée à l’échec.
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