
Le 30 novembre 2004

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Sida: quand le porte-monnaie parle
(Agence Science-Presse) - Le gouvernement
sud-africain continue de minimiser la gravité du
sida, mais voici un facteur qui l'obligera peut-être
à agir: l'impact sur son porte-feuille.
Au
cours des derniers mois, des analystes financiers de diverses
firmes ont évalué l'impact du sida sur l'économie
sud-africaine: pour les uns, réduction de la
croissance de 0,3 à 0,4% par année au moins;
pour les autres, un produit national brut (PNB) qui sera,
en 2010, de 17% inférieur à ce qu'il aurait
été sans le sida, soit 22 milliards$ de moins
dans l'économie nationale.
Certes, ces chiffres sont sujets à
caution. Les analystes de la banque ABSA estiment pour leur
part que le PNB ne sera inférieur "que" de 9,6% en
2015, tandis que ceux de la firme de placements ING Barings
évaluent la perte à 2,8%. Mais tous s'entendent
sur une perte, tandis que le gouvernement sud-africain continue,
depuis des années, de mettre des bâtons dans
les roues aux efforts de lutte contre le sida (en mettant
notamment en doute l'utilité des médicaments
anti-sida).
"En l'absence de l'épidémie,
il y aurait eu la possibilité d'une croissance, modeste
mais en accélération, du revenu per capita",
avait déjà conclu, l'an dernier, un rapport
de la Banque mondiale. Rapport que les analystes cités
tout haut se sont empressés, la semaine dernière,
de brandir sous le nez des journalistes, à l'approche
de la Journée mondiale sur le sida (voir
la manchette de cette semaine).
Seulement le quart des entreprises sud-africaines
surtout les plus grandes ont des politiques
de santé en milieu de travail; la plupart n'ont aucun
mécanisme pour réagir à une baisse
subite de leurs ressources humaines ou à un manque
de main-d'oeuvre spécialisée (ce qui est prévisible,
le sida frappant surtout des gens dans la force de l'âge).
Et le gouvernement n'a jamais encouragé la mise en
place de telles politiques, par exemple en accordant des
réductions d'impôts aux compagnies qui créeraient
des programmes d'assurance-santé.
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