
Le 30 août 2004

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Un gène du workaholisme
(Agence Science-Presse) - Des chercheurs américains
affirment avoir transformé des singes oisifs en véritables
bourreaux de travail, par linactivation dun
gène dans le cerveau.
Explication. Habituellement, les singes ajustent
leur comportement en fonction de la quantité de travail
à accomplir par rapport à la récompense:
ils ont tendance à chômer lorsque le but est
éloigné et à travailler de plus en
plus fort au fur et à mesure que le but approche.
Comme des étudiants qui travaillent plus fort la
veille des examens, quoi!
Or, suite au traitement infligé par
ces chercheurs, quatre singes autrefois paresseux et procrastinateurs
la tendance à toujours remettre au lendemain
sont
devenus des travailleurs affairés du moins,
en laboratoire comme si la récompense était
à proximité, lit-on dans les Proceedings
of the National Academy of Science.
Le responsable est un gène qui produit
de la dopamine au bénéfice d'un transmetteur
(D2) associé entre autres au plaisir et à
la motivation. Les chercheurs de lInstitut national
de santé mentale des Etats-Unis, dirigés par
le Dr Barry Richmond, ont rendu ce gène inactif au
moyen d'une thérapie génique pratiquée
dans une région du cerveau appelée cortex
rhinal. Les cellules nerveuses ainsi traitées ne
reçoivent plus la dopamine. Après 10 semaines
toutefois, les quatre singes étaient de retour à
leur état normal.
Même si plusieurs patrons risquent de
voir ces résultats sous un angle complètement
différent, cest la compréhension des
maladies mentales qui intéresse léquipe
du Dr Richmond. Les personnes déprimées, par
exemple, ne trouvent aucune récompense dans le travail
alors que les personnes atteintes de troubles obsessif-compulsifs
travaillent avec acharnement pour de bien minces récompenses,
souvent sans valeur pour qui que ce soit d'autre. Une implication
des récepteurs D2 de dopamine dans de telles maladies
est maintenant à considérer.
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