
Le 30 août 2004

Retour
au sommaire des capsules
Le peuple empoisonné: la crise empire
(Agence Science-Presse) - L'empoisonnement
à l'arsenic qui a frappé des millions de personnes
au Bangladesh n'est peut-être pas terminé:
environ 80% des usines de traitement de l'arsenic installées
aux quatre coins de la région sont abandonnées...
ou livrent de l'eau d'une couleur ou d'une odeur suspectes.
En tout, ce sont 2000 de ces usines qui ont
été construites depuis le milieu des années
1990, dans l'Etat indien du Bengale et au Bangladesh, afin
de "capturer" l'arsenic présent dans l'eau potable,
arsenic qui a causé, dans les années 70 et
80, des dommages incalculables sur la santé publique:
les estimations les plus prudentes parlent de 270 000 personnes
décédées des suites d'un (lent) empoisonnement
à l'arsenic, mais sachant que jusqu'à 75 millions
de personnes ont pu boire de cette eau avant que la contamination
ne soit constatée, les dommages à long terme
seront plus lourds encore. De toutes les façons qu'on
regarde le problème, c'est le pire empoisonnement
de masse de l'histoire.
Et il n'est pas fini, selon une étude
dirigée par Dipankar Chakraborti, de l'Université
Jadavpur à Calcutta, l'homme est déjà
derrière plusieurs études sur cet empoisonnement
de masse. Si quatre usines sur cinq sont inefficaces ou
abandonnées, c'est en partie parce que l'argent a
été détourné, a-t-il récemment
dénoncé le mois dernier dans les pages du
magazine The New Scientist.
Qui plus est, les villageois n'ont reçu
aucune formation pour entretenir ou remettre en marche ces
usines, avec pour conséquence que l'eau contaminée
est toujours là... et qu'elle continue sans doute
d'être bue en diverses régions, soit par ignorance,
soit par nécessité.
En mars dernier, une poursuite intentée
par le Bangladesh devant les tribunaux britanniques a avorté:
le British Geological Survey, qui avait été
mandaté en 1992 pour analyser la toxicité
des puits, n'y avait trouvé aucune trace d'arsenic...
parce qu'il avait analysé l'eau à la recherche
de divers contaminants, mais pas de l'arsenic.
Capsule
suivante
Retour
au sommaire des capsules
Vous aimez cette capsule? L'Agence Science-Presse
en produit des semblables -et des meilleures!- chaque
semaine dans l'édition imprimée d'Hebdo-science
et technologie (vous désirez vous abonner?).
Vous voulez utiliser cette capsule? Contactez-nous!
|