
Le 3 juin 2004

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Se faire passer pour un journaliste, c'est illégal!
(Agence Science-Presse) - Les faux reportages
télé sur l'assurance-maladie ou sur un traitement
médical, ne violent pas seulement l'éthique:
ils violent la loi, vient de conclure le Bureau du Vérificateur
général américain.
Rappel de cette histoire: en mars dernier
(voir
notre texte), le New York Times révélait
que le ministère américain de la Santé
avait financé la production de vidéo publicitaires
déguisés en reportages journalistiques...
Si bien fait d'ailleurs, que des stations de télé
en ont diffusés comme s'il s'agissait effectivement
de reportages! Dix-huit associations représentant
plus de 25 000 journalistes américains ont signé
un communiqué conjoint dénonçant cette
pratique et demandant au ministère américain
de la Santé d'y mettre fin immédiatement.
La "journaliste" Karen Ryan "signe" certains
de ces reportages comme le font les journalistes de la télé
("from Washington, this is Karen Ryan"), alors qu'elle est
en réalité une relationniste embauchée
par le ministère de la Santé.
Or, ce qui n'était il y a trois mois
qu'une histoire de morale et d'éthique l'éthique
de la relationniste, qui n'a pas affiché clairement
ses couleurs, mais aussi l'éthique de certaines stations
de télé qui semblent enclines à diffuser
tout ce qui leur arrive par les fils de presse est
devenu à la fin-mai une question légale. Le
Vérificateur général a qualifié
ces vidéo de "propagande camouflée", rien
de moins, puisque, a-t-il écrit tout avait été
mis en oeuvre pour cacher au téléspectateur
la véritable source du "reportage".
Le Vérificateur général
est une agence du gouvernement fédéral qui
ne dispose pas de véritable pouvoir coercitif: en
d'autres termes, il n'a pas la capacité de punir
qui que ce soit. En revanche, ses décisions, pour
tout ce qui touche aux dépenses gouvernementales,
ont un impact moral, et ont plus d'une fois conduit à
des blâmes sévères à différents
niveaux de l'appareil gouvernemental.
Interrogé
à nouveau par le New York Times, le porte-parole
du ministère de la Santé s'est défendu
comme il l'avait fait en mars: "nous ne sommes pas d'accord.
Ce n'est pas du camouflage. Les stations de télé
savaient que le vidéo provenait de nous et auraient
pu identifier le gouvernement comme source, si elles l'avaient
voulu." En tout , 40 stations dans 33 villes ont diffusé
au moins un de ces vidéo.
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