Page d'accueil

L'événement de la semaine


Pour tout trouver sur Internet


Tous les médias en un clin d'oeil


Nos nouvelles brèves
  
  


Plus de 1500 questions





Hommage à...
Le monde delon GOLDSTYN
La science ne vous interesse pas?
Dossiers
Promenades






semaine du 31 mai 2004



Vous êtes un curieux singe

Seulement 1,5% de nos gènes nous sépare du chimpanzé. Mais plus les scientifiques s'enfoncent dans les profondeurs de notre génome, et plus ce 1,5% semble complexe.

Que pensez-vous de cette nouvelle?
Discutez-en dans le forum Science-Presse/Médito


Le Consortium international du génome du chimpanzé, dont nous avons déjà parlé dans ces pages (voir ce texte), vient de publier une carte détaillée des gènes composant le chromosome 22 du chimpanzé, et son équivalent chez l'humain, le chromosome 21.

Une première carte du génome du chimpanzé était parue dès août 2003. Mais comme toutes les premières cartes de génomes, il s'agissait d'un séquençage où subsistaient plein de trous. L'étude dont il est question ici, dirigée depuis le Japon par Todd Taylor, du Centre Riken des sciences génomiques, est la première qui soit suffisamment complète pour autoriser les scientifiques à faire des comparaisons humain-chimpanzé qui se tiennent.

Et la comparaison, publiée dans la dernière édition de la revue Nature, révèle des surprises. On se serait par exemple attendu à ce que la majorité des différences –elles ne sont que de 1,44%– soient dans les mêmes régions du génome: ce serait là un témoignage du moment où, il y a six millions d'années, nos ancêtres respectifs se sont séparés.

Mais il n'en est rien. Plusieurs des différences entre les paires de base –c'est-à-dire ces séquences de "lettres" (A, C, T, G) qui composent un gène– sont plutôt là où les gènes encodent des protéines: 83% des 231 gènes analysés ont des différences qui affectent les séquences d'acides aminés des protéines qu'ils encodent.

En termes clairs: la plongée des scientifiques dans les profondeurs de notre génome est loin d'être terminée, puisque ce qui se dessine de plus en plus, c'est que que pour mieux comprendre ce que nous sommes –et, accessoirement, ce qui nous distingue du chimpanzé– il faudra comprendre les mécanismes de production de ces protéines. Il ne suffit pas de découvrir qu'un gène ait subi une mutation il y a 6 millions d'années: il faut découvrir quelles protéines il encode, ou pas.

La version complète du génome du chimpanzé devrait être publiée dans Nature plus tard cette année. Le chromosome 22 ne contient que 1% des gènes du chimpanzé, de sorte que si ce que les chercheurs viennent de découvrir s'applique au reste, il pourrait y avoir des dizaines de milliers de gènes qui "produisent" des différences significatives entre le chimpanzé et nous. A titre d'exemple, Todd Taylor et ses collègues écrivent dans Nature avoir déjà identifié deux gènes, NCAM2 et GRIK2, dont la version humaine contient de larges sections manquantes chez le singe. Ces deux gènes sont impliqués dans des fonctions de nos neurones.

Il y a deux ou trois ans, les optimistes, qui ne s'arrêtaient qu'au 1,5% de différence, imaginaient déjà à la portée de leurs mains la découverte des gènes responsables des différences entre le singe et nous, du développement de fonctions cognitives jusqu'à la marche debout. L'humilité vient de les rattraper: il y a encore du chemin à faire.

En fait, écrit, dans une analyse complémentaire, Jean Weissenbach, du Centre français de séquençage à Evry, identifier les différences gènes-protéines entre le chimpanzé et l'humain n'est plus suffisant: il nous faudra tôt ou tard un troisième larron –le génome du gorille, par exemple– pour identifier ce qui est resté inchangé chez eux depuis six millions d'années, et ce qui a changé chez nous pour que nous soyons capable de nous poser toutes ces questions existentielles...

 

 

 

En manchette la semaine dernière:
La pelouse: adorable mais dangereuse

A lire également cette semaine:
Se faire passer pour un journaliste, c'est illégal

L'hiver qui tua les dinosaures

Téléchargement de musique: ils n'ont pas peur

Les nano-bactéries sont parmi nous

Sperme congelé depuis 21 ans

Et plus encore...


Archives des manchettes




 
Accueil | Hebdo-Science | plan du site