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 Le 8 août 2005  
  
  
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                      au sommaire des capsules  
                      Questions-réponses Trois parasites ont été décodés: 
                        pouvez-vous en nommer un?
 (Agence Science-Presse) - Il y a deux semaines, 
                      les scientifiques annonçaient avoir achevé 
                      le séquençage du génome de trois parasites. 
                      En a-t-on si peu parlé parce qu'on est blasé 
                      de ces décodages de génomes... ou parce que 
                      ce ne sont "que" des maladies africaines? Est-ce un décodage important? C'est un décodage très important. 
                      Parmi les centaines de bestioles dont le génome a 
                      été décodé jusqu'ici, moins 
                      d'une vingtaine se détachent du lot: l'humain, les 
                      animaux (dont la souris) et les plantes (dont le riz), ainsi 
                      que quelques micro-organismes dont le parasite responsable 
                      de la malaria. Et, à présent, ces trois parasites. 
                     Pourquoi en a-t-on si peu parlé dans les médias?
 Sans doute parce que le génome d'un 
                      Trypanosoma brucei, c'est moins spectaculaire qu'un 
                      génome d'un humain. Mais sans doute aussi parce que 
                      les médias connaissent très peu, sinon pas 
                      du tout, deux des trois maladies associées à 
                      ces trois parasites: la maladie de Chagas et la leishmaniose. 
                      Seule la troisième fait partie de la culture populaire: 
                      la maladie du sommeil (le parasite se transmet par l'intermédiaire 
                      de la fameuse mouche tsé-tsé).  Combien de personnes atteintes?
 Le nombre de personnes malades est impossible 
                      à dire avec précision mais ces trois maladies 
                      tuent chaque année 150 000 personnes, surtout en 
                      Afrique. Toutes trois se transmettent par des piqûres 
                      de moustiques.  Etait-ce un projet scientifique important?
 Très. Plus de 250 personnes de plusieurs 
                      pays étaient impliqués. L'étude est 
                      parue dans la revue américaine Science.  Pourquoi parle-t-on de ces trois parasites en même 
                      temps?
 Les experts les savaient cousins. L'analyse 
                      génomique l'a confirmé: Trypanosoma brucei, 
                      Trypanosoma cruzi et leishmania major contiennent 
                      8000 à 12 000 gènes, dont plus de 6000 en 
                      commun. Une telle concordance signifie qu'en théorie, 
                      il pourrait être possible d'avoir un médicament 
                      capable de combattre les trois maladies en même temps. 
                      Toujours en théorie, il devrait être plus facile, 
                      à présent, de développer des tests 
                      sanguins permettant de diagnostiquer la maladie plus tôt. 
                     Mais?
 Le hic, c'est que comme les malades proviennent 
                      de pays qui n'ont pas les moyens de payer ces éventuels 
                      médicaments, la recherche pharmaceutique risque de 
                      prendre du temps à démarrer. La recherche 
                      génomique, elle, pouvait bénéficier 
                      de fonds voués à ce travail: ces investissements 
                      sont souvent publics, ils n'attendent pas une percée 
                      commercialea. Mais la recherche pharmaceutique, elle, réfléchit 
                      en terme de retombées.  On avait dit exactement la même chose 
                      il y a deux ans et demi lors du décodage du génome 
                      de la malaria (lire Quand 
                      la science va plus vite que la politique). A présent 
                      qu'on a le génome, se réjouissaient les chercheurs, 
                      on a de fabuleux outils pour partir à la chasse à 
                      de nouveaux traitements. Mais qui va faire le premier pas, 
                      répliquaient les cyniques. Un an plus tard, il s'avère 
                      que les cyniques avaient raison.   Capsule 
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