
Le 12 décembre
2005

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Et si l'Europe se posait sur Mars
(Agence Science-Presse) - Pendant que la Russie
spatiale frôle la faillite chronique et que l'Amérique
spatiale semble piétiner, l'Europe s'interroge. Et
si elle mettait elle-même le pied sur Mars?
Au cours de la dernière décennie,
l'Europe spatiale a réussi quelques coups d'éclats
que lui envie la NASA, peu habituée de se voir reléguée
dans les coulisses: notamment les sondes spatiales Cassini
et Mars Express. Or, au cours d'une réunion des 18
États-membres de l'Agence spatiale européenne
(ESA), qui avait lieu les 5 et 6 décembre à
Berlin, les ministres ont donné leur accord à
un ambitieux programme de 20 ans d'exploration du système
solaire, appelé Aurora.
Si tout se déroule comme prévu,
la partie "martienne" la plus visible, pendant
la première décennie, se limitera à
une sonde spatiale, ExoMars. Mais pendant ce temps, on développera
les technologies nécessaires à une mission
habitée là-bas.
L'ESA réclamait pour l'ensemble de
ces projets, incluant Aurora, 8,4 milliards d'euros de ses
18 partenaires (17 pays européens, plus le Canada)
pour les cinq prochaines années. Elle
a obtenu 8,1 milliards. Le seul programme sacrifié
est celui d'un avion spatial qui aurait été
réalisé en partenariat avec la Russie.
Parmi les programmes qui suivront leur cours
pendant la prochaine période de cinq ans:
- BepiColombo, une mission vers Mercure dont le lancement
est prévu pour 2012;
- une poursuite du soutien à la station spatiale
internationale (700 millions d'euros); si les navettes
reprennent du service, le 8e lancement prévoit
la mise en orbite du module européen Columbus,
depuis longtemps attendu;
- la division de la sonde ExoMars en deux, une station
fixe et un robot mobile capable de recueillir des échantillons
de roches;
- priorité aux fusées européennes
comme Ariane, plutôt qu'aux fusées "étrangères",
par exemple russes, pour le lancement de satellites;
un plus petit cousin d'Ariane, Vega, doit entrer en
service en 2007;
- GMES, pour Global Monitoring for Environment and Security:
un
nouveau système d'observation de la Terre,
aux visées à la fois environnementales
et... sécuritaires.
Mars, à elle seule, est le plus puissant
révélateur de l'ambition de l'ESA d'affirmer
son indépendance. Bien que cette indépendance
ait pourtant amplement été démontrée
depuis 10 ans, avec les missions Cassini et Mars Express,
des astronautes sur la station spatiale et les succès
de la fusée Ariane, le simple fait d'annoncer une
mission habitée vers la planète Mars est hautement
symbolique. Symbolique des ambitions des uns... et des problèmes
des autres.
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