
Le 12 décembre
2005

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Nappe toxique à la chinoise
(Agence Science-Presse) - Vous en avez moins
entendu parler, mais la nappe toxique qui descend un fleuve
de Chine a poursuivi son voyage. Au milieu de la semaine
dernière, elle atteignait les limites d'une deuxième
métropole chinoise: après Harbin, c'était
au tour de Jiamusi, 2 millions d'habitants. Et elle devait
franchir la frontière russe le 11 décembre.
Les chiffres donnent le vertige:
- 100 tonnes de polluants, essentiellement du benzène
mais aussi du nitrobenzène, se sont déversés
dans le fleuve Songhua le 13 novembre, après une
explosion dans une usine pétrochimique;
- pendant cinq jours, les autorités ont dû
couper l'eau à 9 millions de personnes
- trois semaines plus tard, le 6 décembre, la densité
de nitrobenzène était encore huit fois au-dessus
de la norme jugée sécuritaire, selon des
mesures prises entre Harbin et Jiamusi. La densité
de benzène, en revanche, était
revenue à un niveau sécuritaire, selon
l'agence officielle Xinhua.
- l'Organisation mondiale de la santé recommande
un taux maximal de 10 microgrammes par litre dans l'eau
potable; on a mesuré dans le fleuve une valeur
100 fois supérieure.
Pourquoi le nitrobenzène prend-il
autant de temps à se diluer?
Le froid. Harbin est situé dans le
Nord-Est de la Chine et la semaine dernière, la température
moyenne était de moins 12 degrés Celsius.
Parce que le benzène et et le nitrobenzène
sont ce qu'on appelle des composés volatiles, sous
une température plus chaude, ils n'auraient pas duré
aussi longtemps: ils se seraient évaporés
ou auraient été digérés par
des micro-organismes.
Ces composés sont-ils dangereux?
Très. Une exposition prolongée
au benzène peut causer le cancer. Des études
sur des travailleurs, par exemple dans l'industrie de la
chaussure, ont par le passé révélé
un taux élevé de leucémie. Même
à de faibles doses, il peut causer des étourdissements,
des maux de tête et des nausées.
Une telle fuite pourrait-elle se produire
ailleurs?
Selon le service d'information de la revue
Nature, c'est peu probable aux Etats-Unis ou dans
l'Union européenne. Les usines avec une capacité
de stockage de plus de 50 tonnes de dangereux contaminants,
qui sont des milliers rien qu'en Europe, sont soumises à
des normes de sécurité, notamment techniques,
accrues; des valves limitent par exemple les fuites, même
en cas d'accident grave. La quantité énorme
de polluants échappée à Harbin révèle
que de telles mesures techniques n'étaient pas en
place.
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