Deux ans après avoir achevé 
                      le 
                      "brouillon" d'un caniche (80% de son code génétique), 
                      les scientifiques ont 
                      à présent sous la main la version presque 
                      complète (99%) du génome d'un chien: un 
                      boxer de 12 ans une femelle nommée Tasha. 
                    
                       
                        | Parallèlement à ce travail, 
                          l'équipe de l'Institut Broad, à Cambridge 
                          (Massachusetts), a séquencé des fragments 
                          du génome de 10 autres races de chiens, comme 
                          le berger allemand et le lévrier italien. L'ensemble 
                          commence à donner un portrait très diversifié 
                          de cette branche un peu spéciale de l'arbre de 
                          la vie: cette branche que, depuis sa séparation 
                          avec les loups il y a 15 000 ans, nous avons contribué 
                          à multiplier en quelque 400 familles. | A 
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                            êtes un caniche (29 septembre 2003)  Vous 
                            êtes un curieux singe  Vous 
                            êtes un poulet  Vous 
                            êtes un légume | 
                    
                    Et pourtant, si diversifiées que soient 
                      ces familles de chiens, les chercheurs -confirmant en cela 
                      une piste récente- ont découvert que l'essentiel 
                      de l'ADN non-codant, c'est-à-dire les gènes 
                      qui ne produisent pas de protéines, est le même 
                      chez le chien, chez l'humain et chez la souris. 
                    Or, jusqu'à récemment, on qualifiait 
                      ces gènes d'inutiles (on l'appelait même l'ADN-poubelle). 
                      De toute évidence, c'était une erreur: pour 
                      survivre ainsi, inchangés au fil des millions d'années, 
                      il faut que ces gènes jouent un rôle vital.
                    Le décodage du boxer, qui était 
                      en cours depuis juin 2003 et impliquait une équipe 
                      internationale, est paru dans l'édition du 8 décembre 
                      de la revue britannique Nature. On fait grand cas 
                      de la possibilité que ce codage puisse 
                      conduire à une meilleure compréhension de 
                      maladies communes au chien et à l'homme, comme 
                      le cancer, l'épilepsie et le diabète, mais 
                      cet objectif demeure encore lointain.
                    En attendant, la quête de cet ADN non-codant, 
                      de marginale qu'elle était avant 2003, est devenue 
                      fondamentale parmi les généticiens. "Ces signaux 
                      (les protéines) qui décident du moment où 
                      un gène sera activé ou désactivé, 
                      sont extrêmement importants", résume la chercheure 
                      principale, Kerstin Lindblad-Toh. "Nous regardons en ce 
                      moment la pointe de l'iceberg, mais lorsque nous aurons 
                      (décodé) 10 ou 20 mammifères, nous 
                      serons capables de cristalliser cela plus en profondeur."