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 Le 12 décembre 
                        2005  
  
  
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                      au sommaire des capsules  
                      Conférence des Nations Unies 
                        sur les changements climatiques Faire des affaires sans effet de serre
 (Agence Science-Presse) - Que lon appelle 
                      cela du capital, comme les économistes, ou bien des 
                      appareils, des moteurs, des équipements, des immeubles, 
                      tout finit par suser, se détériorer. 
                      Vient donc un moment où une entreprise doit investir 
                      pour restaurer, sinon augmenter, sa capacité de production. 
                      Pourquoi ne pas en profiter pour devenir plus écologique? 
                     Loccasion est belle, mais si lair 
                      est gratuit, où est l'intérêt de réduire 
                      la quantité de gaz à effet de serre (GES)? 
                      Où est lintérêt de changer des 
                      procédés de production qui, bien qu'énergivores 
                      ou polluants, seraient encore rentables durant des années 
                      ? 
                      
                        | Lintérêt sera désormais, 
                          une fois la démonstration faite de la contribution 
                          nette du projet à la réduction des émissions 
                          de GES, dobtenir des autorités compétentes 
                          du pays une " unité de réduction 
                          certifiée démissions " (URCE). 
                          Une unité que lentreprise pourra revendre 
                          sur une " Bourse du carbone " tel un permis 
                          d'émettre une certaine quantité de GES. |  |  Voilà comment le " mécanisme 
                      pour un développement propre " (MDP) du Protocole 
                      de Kyoto de 1997 incitera, espère-t-on, les producteurs 
                      de biens et de services à changer leur comportement 
                      énergivore ou polluant. Pour savoir si leurs projets de modernisation 
                      écologique se conforment aux exigences des Nations 
                      Unies, les entreprises recourront aux services dagences 
                      sans but lucratif et subventionnées, lesquelles sappuieront 
                      sur leurs connaissances techniques et sur un manuel des 
                      règles dapplication du MDP que les pays signataires 
                      du Protocole de Kyoto ont adopté à la fin 
                      de novembre à Montréal, parallèlement 
                      à la 11e conférence des pays signataires de 
                      la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements 
                      climatiques. Pour Michael Schlup, qui dirige lune 
                      de ces agences, Gold Standard, à Bâle, en Suisse, 
                      la recherche dun bon rendement sur leur investissement 
                      poussera les entreprises à miser en priorité 
                      sur des projets visant la réduction " à 
                      la sortie des cheminées " de certains GES, tels 
                      que loxyde nitreux et le HFC23, même si cela 
                      n'engendre pas du même coup un gain significatif defficacité 
                      énergétique. Et même si cela n'entraîne 
                      pas non plus une réduction du " bon " vieux 
                      gaz carbonique (CO2).  La raison est que les projets damélioration 
                      de lefficacité énergétique et 
                      de passage à des sources dénergie renouvelables, 
                      bien quils soient de loin les plus nombreux, sont 
                      généralement des projets à plus petite 
                      échelle. Résultat : le coût dune 
                      transaction sur la Bourse du carbone risque de rester trop 
                      longtemps rédhibitoire. Pour soutenir ce type de 
                      projets defficacité énergétique, 
                      Michael Schlup estime que les États devront leur 
                      consacrer une partie du financement public déjà 
                      prévu qui soit proportionnelle à limportance 
                      du gaz carbonique dans lensemble des GES. Incertitudes sur la bourse du carbone
 Dautres incertitudes engendrent du scepticisme 
                      quant à ce " mécanisme pour un développement 
                      propre " et à sa bourse du carbone.  Pour Mike Campbell, porte-parole de la Chambre 
                      internationale de commerce, un organisme représentant 
                      plus de 7500 entreprises dans 140 pays, les obstacles aux 
                      projets dinvestissement en vue dobtenir des 
                      émissions réduites de GES ne viendront pas 
                      de règles trop sévères, mais dobjectifs 
                      incertains, et variables dun pays à un autre. 
                      Les États signataires du Protocole de Kyoto devront 
                      notamment sabstenir de fixer des prix-plafonds pour 
                      les " permis d'émettre " des GES, ou de 
                      favoriser des projets de " développement propre 
                      " en fonction du pays dorigine. Mike Campbell 
                      sinquiète en outre des différends commerciaux 
                      que suscitera la participation de certains pays aux mesures 
                      prévues par Kyoto, pendant que des pays comme la 
                      Chine, lInde et les États-Unis, ny seront 
                      pas soumis. Comme la Chambre internationale de commerce, 
                      et contrairement à certains gouvernements dans le 
                      monde, le Conseil patronal de lenvironnement du Québec 
                      (CPEQ), qui regroupe plus de 170 entreprises, souscrit lui 
                      aussi au principe de précaution et encourage les 
                      actions écologiques volontaires de ses membres. Pour 
                      son président, Michael Cloghesy, il est improbable 
                      que le Canada atteigne dici 2012 les objectifs de 
                      réduction des GES quil sest fixés, 
                      et ceci dautant plus quil sabstient dimposer 
                      des efforts significatifs aux provinces les plus polluantes. 
                     Par ailleurs, le CPEQ considère comme 
                      une solution temporaire lachat de permis démettre 
                      des GES par des entreprises dici. Le CPEQ prône 
                      plutôt une démarche concertée des secteurs 
                      industriels avec les gouvernements, avec pour but daccélérer 
                      dès maintenant les innovations technologiques. En parallèle des actions collectives, 
                      des entreprises comme le manufacturier canadien de couvre-plancher 
                      Interface, le géant européen des réseaux 
                      Deutsche Telekom ou la société de réassurance 
                      Munich Re, sefforcent de faire connaître leurs 
                      initiatives en matière de développement durable, 
                      ou daider les petites entreprises avec qui elles font 
                      affaire à progresser dans léconomie 
                      dénergie et la réduction des émissions 
                      de GES. Partout sur le globe, la bonne haleine corporative 
                      semble de plus en plus souvent passer par là. Pierre Croteau  Capsule 
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