
Le 22 mars 2005

Retour
au sommaire des capsules
Femme: le facteur X (2e partie)
(Agence Science-Presse) - Cinq ans de travail
sur 1098 gènes présents au sein d'un seul
chromosome. Les scientifiques tiennent désormais
entre leurs doigts ce qui distingue une femme d'un homme:
le chromosome X. Mais ils se retrouvent avec deux nouvelles
questions et pas de réponse.
L'une des deux questions qui ressort de cette
carte du chromosome X que publie cette semaine la revue
Nature, c'est
la variété. Non seulement trouve-t-on
dans ce chromosome un nombre anormalement élevé
de gènes liés au bon fonctionnement du cerveau
(c'est l'autre question, que nous
résumons dans l'autre texte), mais en plus, à
la surprise générale, différentes
femmes vont exprimer différents gènes.
Petit rappel. Un gène, tout seul, n'est
rien. Il est dit "actif" ou "exprimé" lorsqu'il
produit des protéines. Et ce sont ces protéines,
bien plus que les gènes, qui sont les clefs du bon
fonctionnement de notre corps. Un gène défaillant
produira trop d'une sorte particulière de protéines,
ou pas assez, et vous vous retrouverez à risque de
souffrir d'une maladie, d'une allergie, d'une tumeur ou
d'une dégénérescence.
Or, les femmes possèdent deux chromosomes
X. Résultat, elles ont beaucoup de gènes en
double. Et en général, lorsqu'un gène
est actif dans un des chromosomes X, son doublon est inactif
dans l'autre.
En général, mais pas toujours.
Les généticiens avaient en effet déjà
établi que certains gènes censés être
inactifs ne le sont pas toujours. A présent, ce qui
ressort de l'une des études de Nature, c'est
que pas moins de 15% de ces gènes censés être
endormis sont en réalité actifs. Et
un autre 10% est parfois actif, parfois inactif, tout dépendant
de quelle femme on parle.
S'agit-il de gènes qui accentuent les
différences sexuelles? Mais si oui, pourquoi faut-il
que les femmes soient plus "génétiquement
variées" que les hommes? Et faut-il voir un lien
entre ce constat et l'autre (voir
autre texte), selon lequel on retrouve dans le chromosome
X un nombre anormalement élevé de gènes
liés aux fonctions cognitives?
C'est là une terra incognita,
sur laquelle les généticiens commencent à
peine à s'aventurer.
Capsule
suivante
Retour
au sommaire des capsules
Vous aimez cette capsule? L'Agence Science-Presse
en produit des semblables -et des meilleures!- chaque
semaine dans l'édition imprimée d'Hebdo-science
et technologie (vous désirez vous abonner?).
Vous voulez utiliser cette capsule? Contactez-nous!
|