
Le 21 novembre 2005

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Universités: les brevets sont-ils rentables?
(Agence Science-Presse) - Depuis maintenant
deux décennies, le partenariat universités-entreprises
est devenu la norme: un chercheur développe une technologie,
l'université l'aide à créer une entreprise
pour commercialiser l'idée, et si ça marche,
l'université en retire des dividendes.
Le principe est souvent critiqué: cela
incite les administrateurs universitaires à investir
davantage dans les secteurs d'études potentiellement
lucratifs, comme le génie ou les sciences de la vie,
et à négliger les disciplines qui accouchent
rarement de brevets, comme la physique ou les sciences sociales.
Mais les partisans de cette forme de "partenariat public-privé",
eux, ont un argument en or: cela fait entrer de nouveaux
revenus dans les universités, à une époque
où celles-ci en ont bien besoin.
Or, ce système, d'abord américain
mais "qui fait l'envie du reste du monde" selon la revue
britannique Nature, connaît des ratés.
Les revenus qu'ont tiré les universités de
leurs brevets sont évalués à 1,3 milliard$...
ce qui ne représente que 3% de plus que ce que ces
mêmes universités ont dépensé
pour la recherche.
Le calcul ne fait pas l'unanimité.
Mais il révèle que le système n'est
pas une réussite aussi complète que ce que
croit le reste de la planète. De très nombreux
brevets prennent la poussière sur les tablettes,
et des compagnies appartenant à des secteurs tels
que les biotechnologie ou les technologies de l'information
qualifient de "problématiques" leurs relations avec
les universités, résume l'éditeur du
Journal of Technology Transfer: les disputes sur
la propriété intellectuelle seraient nombreuses,
et inciteraient certaines compagnies à carrément
mettre fin à leurs collaborations avec les institutions
d'enseignement.
Pendans ce temps, dans les universités,
on mentionne rarement un fait troublant: "la plupart" des
bureaux de transfert technologique ne réussissent
même pas à couvrir leurs dépenses.
"Plusieurs des règles du jeu sont créées
à partir de secteurs à succès comme
les sciences de la vie, mais sont appliquées à
la grandeur du campus, sans se soucier du caractère
très atypique des biotechnologies", résume
dans Nature le sociologue des biotechnologies Woody
Powell.
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