
Le 23 mai 2005

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Eclairer l'obscurcissement global
(Agence Science-Presse) - Réduire la
pollution aurait-il pour effet d'accroître le réchauffement?
C'est la bizarre conclusion qui accompagnait un article
récent sur un phénomène méconnu,
l'obscurcissement global.
Selon diverses études, le rayonnement solaire
atteignant la surface terrestre aurait diminué
de 1 à 3% par décennie, depuis 40 ans.
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Pour
en savoir plus sur ce phénomène, lisez:
Lumières
sur l'obscurcissement global
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Le premier chercheur à avoir étudié
cette question fut le géographe suisse Atsumu Ohmura,
en 1989, mais ce n'est qu'en 2001 qu'une compilation internationale
a été effectuée par deux chercheurs
israéliens, fournissant les premiers chiffres solides
et multipliant du coup les études sur cet étrange
phénomène.
La cause la plus vraisemblable est la pollution:
davantage de micro-particules dans l'air, et des nuages
plus sombres, auraient en théorie pour résultat
qu'il y a moins de lumière solaire qui nous atteint.
Mais si la pollution est vraiment en cause,
alors cela expliquerait que l'obscurcissement soit aujourd'hui
en train de... s'éclaircir. Car après des
années de mesures anti-pollution, le ciel de l'Europe
et de l'ancienne Union soviétique devient finalement,
depuis les années 1990, un peu plus clair: le smog
et les milliards de particules dans l'atmosphère
se dégagent quelque peu, permettant à davantage
de radiation solaire d'atteindre le sol (le même phénomène
est mesuré en Amérique du Nord et en Asie).
En d'autres termes: le Soleil nous éclaire
davantage, écrit dans la revue Science une
équipe dirigée par Martin Wild, de l'Institut
des sciences de l'atmosphère et du climat à
Zurich (Suisse).
Il propose même de remplacer l'expression
"obscurcissement global" par "éclaircissement global"
(global brightening).
Sauf que toute médaille a son revers.
Si davantage de lumière solaire atteint le sol, cela
signifie que le sol se réchauffe un peu plus.
Les données sont corroborées par une seconde
étude, réalisée à partir de
données satellites par Rachel Pinker, météorologue
à l'Université du Maryland.
"Il n'y a plus l'obscurcissement pour contrecarrer
l'effet de serre", a résumé Martin Wild au
New Scientist. S'il a raison, cela signifie que voilà
un autre facteur qui ne pourra qu'accélérer
le réchauffement de notre petite boule.
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