
Le 27 juin 2005

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Andromède: et elle grossit, et grossit, et grossit...
(Agence Science-Presse) - La galaxie d'Andromède
est notre plus proche voisine: on pourrait donc s'attendre
à ce que, de toutes les galaxies, elle soit bien
connue. Or, des astronomes ont statué qu'elle était
sans doute trois fois plus grande que prévu. Un cas
de myopie intergalactique...
A deux millions d'années-lumière
de nous, Andromède, visible dans l'hémisphère
Nord, est une galaxie similaire à notre propre galaxie,
la Voie lactée: c'est-à-dire un rassemblement
de milliards d'étoiles en forme de spirale. Vue presque
par la tranche, elle apparaît comme un vague nuage
en forme d'ovale étiré.
Très, très étiré.
Car
les dernières observations rendent cette galaxie
trois fois plus longue que les estimations précédentes,
est venue annoncer une équipe européenne lors
du dernier congrès de la Société américaine
d'astronomie, qui avait lieu à Minneapolis au début
du mois.
La faute en revient à des amas d'étoiles
qui n'avaient pas été vus jusqu'ici, et qui
font pourtant bien partie de la "nébuleuse". Sur
la photo ci-contre, en blanc et vert. La partie jusqu'ici
connue d'Andromède est au centre, en rouge. La forme
générale demeure: un noyau central où
se rassemble une plus grande concentration d'étoiles,
et des bras qui, telle une spirale, se déploient
autour de ce noyau. L'ensemble tourne sur lui-même,
comme notre Voie lactée.
Mais à cela il faut désormais
ajouter des étoiles réunies en amas et d'autres
dispersées, qui tournent elles aussi autour du noyau
central. Et ainsi, du centre jusqu'à ces plus extrêmes
banlieues, on peut calculer une distance de 150 000 années-lumière,
alors que les précédentes estimations accordaient
"seulement" 50 000 années-lumière de rayon
à Andromède.
La découverte, réalisée
à l'Observatoire Newton des Iles Canaries, dans l'Atlantique,
constitue un casse-tête pour les astronomes, puisqu'elle
ne cadre pas dans le portrait traditionnel d'Andromède:
en théorie, cette galaxie ne devrait pas avoir la
masse suffisante pour "retenir" autour d'elle des objets
aussi lointains. Ce qui remet sur le tapis l'existence de
la mythique "matière sombre", une matière
jamais observée mais qui constitue sans doute l'essentiel
du cosmos: si cette matière sombre est en quantité
suffisante au sein du noyau d'Andromède, cela pourrait
expliquer que cette galaxie ait pu garder avec elle des
amas d'étoiles aussi lointains, sans que cela ne
conduise à la dislocation de son élégante
spirale.
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