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semaine du 27 juin 2005



Les baleines l'ont échappé belle

Les baleines ont gagné une année de répit: lors de leur rencontre annuelle, les humains ont refusé d'entériner la reprise de la chasse à la baleine. Mais ce n'est que partie remise.

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Réunie à Ulsan, en Corée du Sud, la Commission baleinière internationale devait faire face à un front commun de pays qui veulent lever l'interdit de 19 ans sur la chasse à la baleine. Comme l'an dernier, et comme l'année d'avant, ces pays, le Japon, la Norvège et l'Islande en tête, ont brandi des arguments économiques aussi bien qu'écologiques. En vain.

Mais comme l'an dernier, les défenseurs des baleines ont perdu un peu de terrain: le Japon a annoncé que, quoi qu'il arrive, il ira de l'avant avec son projet d'accroître ses "activités de recherche sur les baleines". Un terme pudique qui cache une chasse à la baleine de plus en plus officielle.

La nécessité d'en arriver à ce type de compromis révèle combien il suffirait de peu pour que la balance penche à nouveau du côté des chasseurs: ainsi, la proposition d'autoriser une chasse limitée (150 baleines par an), aux abords des côtes du Japon, a été battue par seulement 29 voix contre 26. Une dizaine des 66 États-membres étaient absents au moment du vote.

Un vote visant à abolir le Sanctuaire des baleines du Sud (dans le Pacifique-Sud) a également été défait par quelques voix.


Une chasse scientifique?

Si l'Islande et la Norvège ne se cachent pas de vouloir faire de la chasse à la baleine pour des raisons économiques et "traditionnelles", le détour scientifique employé par le Japon est original. En vertu du moratoire de 1986 qui interdit la chasse à la baleine, il est permis d'en chasser un nombre limité –et ce chiffre n'est pas défini– à des fins scientifiques.

Le programme de l'Institut de recherches sur les cétacés de Tokyo s'était ainsi fixé jusqu'à maintenant un quota de 400 de ces animaux par année, chiffre nécessaire, disait-il, pour obtenir un "échantillon" suffisant de baleines à tous les stades de leur développement. L'un des objectifs est d'étudier leur estomac, afin d'établir ce qu'elles mangent et par conséquent, l'impact qu'ont les baleines sur les populations de poissons.

La délégation japonaise est frustrée de voir que "la science derrière sa proposition" n'ait pas été reconnue, a déclaré Dan Goodman, un porte-parole de l'Institut. Il faut dire que les baleines tuées dans le cadre de ce "programme de recherche" sont également vendues sur le marché, après avoir été étudiées.

Or, le programme qui démarrera cet automne nécessitera désormais la prise de 700 à 1000 baleines par année pendant six ans ce qui, ajouté aux prises norvégiennes et islandaises, en fera les plus grosses années de pêche à la baleine depuis deux décennies.


La fin du moratoire?

S'achemine-t-on pas à pas vers la reprise de la chasse officielle? C'est en 1986 qu'a été voté un moratoire sur la chasse à la baleine. Il faudrait un vote des trois quarts des pays membres de la Commission pour annuler ce moratoire. Parmi les pays les plus fermement opposés à la reprise de la chasse: l'Australie, la Nouvelle-Zélande et la Grande-Bretagne.

Mais l'impasse qui persiste année après année entre les deux clans remet en jeu l'avenir même de la Commission baleinière –et par conséquent, du moratoire lui-même. Si le Japon réussit à obtenir la majorité simple (51%) lors d'un futur vote (alors qu'il faut officiellement les trois quarts), il sera plus difficile d'éviter une réforme de la Commission.

Et du côté des opposants à la chasse à la baleine, on éprouve de plus en plus de difficultés à brandir des données scientifiques solides sur l'état des populations, en particulier les baleines à bosse.

S'il y a une seule chose qui réunit les opposants et les partisans, c'est l'impression de piétiner. S'ils arrivent un jour à s'entendre sur l'épineuse question des quotas –et il y a un document sur la table, le Revised Management Scheme, visant une "chasse durable"– cela signifiera la fin du moratoire. Les baleines n'ont qu'à bien se tenir.

Pascal Lapointe

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