
Le 28 juin 2005

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Le recul du mâle
(Agence Science-Presse) - Il y a quelques
années, des rapports alarmants sur le déclin
du nombre de spermatozoïdes s'étaient mis à
circuler. Et puis, d'autres études avaient permis
d'atténuer les inquiétudes tandis qu'on s'apercevait
de la valeur toute relative de ces statistiques. Mais l'inquiétude
demeure.
Et la voici qui resurgit par un détour
inattendu: la fécondation in vitro. Dans un rapport
déposé la semaine dernière, la Société
européenne de reproduction humaine et d'embryologie
(SERHE) révèle
que la stérilité est de plus en plus un problème
masculin.
Jusque-là, les statisticiens s'entendaient
pour attribuer les causes de la stérilité
aux hommes dans 40% des cas, aux femmes dans 40% des cas,
et à un problème conjoint dans 20% des cas.
Or, l'évolution rapide d'une technique appelée
l'injection de sperme intra-cytoplasmique (ISIC) révèle
un problème: de 43% des cas de fécondation
in vitro en 1997, cette technique est passée à
52% en 2002.
Cette technique est utilisée spécifiquement
dans les cas d'infertilité masculine: c'est-à-dire
lorsque la qualité ou la quantité du sperme
ne permet pas une fécondation naturelle. Elle consiste
à injecter directement un spermatozoïde dans
l'ovule.
Ces chiffres, dévoilés lors
du dernier congrès de la SERHE, à Copenhague,
proviennent de 24 pays européens où, en 2002,
il y a eu plus de 122 000 ISIC et 113 000 fécondations
in vitro.
Quant à savoir ce qui peut expliquer
le déclin de la qualité (ou de la quantité)
des spermatozoïdes, les chercheurs sont tout autant
dans le noir qu'à l'époque où les premiers
rapports alarmants s'étaient accumulés. Mais
comme à l'époque, on continue de mentionner
comme hypothèse la prévalence dans l'environnement
de pesticides et autres composés toxiques. Il est
par ailleurs possible, avance le Dr Anders Nyboe Anderson,
coordonnateur de l'étude, que les causes de l'infertilité
soient en train de basculer vers l'homme tout simplement
grâce à l'usage accru du condom depuis 15 ans,
qui a limité le nombre de maladies auparavant transmises
sexuellement à la femme.
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