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 Le 29 août 2005  
  
  
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                      au sommaire des capsules  
                      Polémique babylonienne (Agence Science-Presse) - Un archéologue 
                      doit-il étudier les textes anciens provenant d'objets 
                      pillés? C'est la polémique qui secoue la communauté 
                      scientifique en Irak, où le pillage atteint des proportions 
                      endémiques.  Ces tablettes ont ceci d'exceptionnel qu'elles 
                      sont incrustées de textes écrits en cunéiforme, 
                      le premier système d'écriture connu, vieux 
                      de près de 6000 ans. De ce fait, ces petits morceaux 
                      d'argile ont une valeur inestimable pour les chercheurs 
                      puisqu'ils ouvrent une formidable fenêtre sur les 
                      sentiments et les pensées des Sumériens. C'est 
                      grâce à elles qu'on a pu transcrire, entre 
                      autre, l'Épopée de Gilgamesh, le plus ancien 
                      récit connu de l'humanité et une histoire 
                      qui trouve, encore aujourd'hui, de fervents lecteurs. 
                      
                        | Malheureusement, ces tablettes excitent aussi les 
                          collectionneurs et les trafiquants d'antiquités. 
                          Selon les estimations américaines, pas moins 
                          de 100 000 tablettes par an sont extirpées illégalement 
                          de sites archéologiques, bénéficiant 
                          du chaos qui règne en Irak. A l'inverse, la quantité 
                          retrouvée est simplement ridicule : moins de 
                          400 tablettes ont récemment été 
                          récupérées par des agents du FBI. | A 
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                            HISTOIRE |  Alors, doit-on par tous les moyens étudier 
                      toutes ces tablettes, même celles rachetées 
                      à des receleurs peu scrupuleux? Face à cette 
                      épineuse question, la communauté scientifique 
                      s'entre-déchire. D'un côté, la plupart 
                      des philologues répondent oui. Vue l'étendue 
                      du carnage, le plus important pour eux est de sauver toutes 
                      les données possibles. Jerrold Cooper, philologue 
                      à l'Université Johns Hopkins assure ainsi 
                      que c'est un devoir vis à vis de la science.  De l'autre côté, de nombreux 
                      archéologues s'y opposent farouchement. Selon eux, 
                      étudier ces textes ne fait que leur donner plus de 
                      valeur marchande et stimule encore davantage le trafic. 
                      Cent trente de ces spécialistes ont signé 
                      un texte où ils s'engagent à ne pas travailler 
                      sur des tablettes d'argiles pillées, mais beaucoup 
                      ont refusé de souscrire à ce document. Le 
                      débat est loin d'être clos... tout comme le 
                      chaos en Irak, terre de l'ancienne Babylone.   Capsule 
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