Le 2 septembre 2005
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La Nouvelle-Orléans est dans un trou
(Agence Science-Presse) - Certes, l'ouragan
Katrina était d'une puissance rare. Certes, le réchauffement
de la planète est à blâmer. Mais au
départ, ce qui a produit la catastrophe dans la ville
historique de Nouvelle-Orléans, ce sont deux facteurs
bien plus anciens: sa situation géographique et le
grugement des terres tout autour. L'ouragan est tombé
sur une zone qui était vouée à la catastrophe.
Situation géographique: la Nouvelle-Orléans
a été construite, dans les années 1700,
sous le niveau de la mer. De part et d'autres, il y a un
lac, des marais et le fleuve Mississipi. Autrement dit,
une zone des plus inondables.
Grugement des terres: pour éviter
que le lac et le fleuve ne se déversent dans la ville,
on a construit il y a longtemps des digues. Qui ont progressivement
pris de l'importance, jusqu'à former, aujourd'hui,
un impressionnant réseau de 560 kilomètres!
Or, au fil des générations, ces digues ont
bouleversé le système fluvial: plutôt
que de déverser ses sédiments et sa boue dans
les marais environnants -c'est bien pourquoi ils demeurent
des marais- le Mississipi les garde désormais pour
lui ou les charrie jusqu'à la mer. Il en résulte
des marais qui sont moins capables "d'éponger"
la mer. D'où une croissance de ces marais qui deviennent
des extensions du Golfe du Mexique, tà une vitesse
phénoménale, évaluée "à
un champ de football par jour".
Si elle n'avait pas eu lieu cette année,
la catastrophe aurait eu lieu tôt ou tard: dès
2001, l'Agence fédérale de gestion des urgences
avait identifié un ouragan à la Nouvelle-Orléans
comme l'un des trois pires désastres auxquels les
Etats-Unis risquaient de faire face.
En arrivant sur la ville –et encore n'est-il
pas passé directement au-dessus!– l'ouragan
Katrina a donné le coup de pouce qui manquait à
toute cette eau pour passer par-dessus des digues vieillissantes
et faire son travail de démolition pour lequel l'action
humaine lui avait préparé le terrain.
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