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semaine du 11 avril 2005



Le virus inconnu

Le virus le plus terrifiant du monde, l'Ebola, celui qui vous dévore littéralement de l'intérieur, sans traitement connu, a-t-il soudain un petit cousin tout aussi virulent? Coup sur coup, des services de santé locaux, quatre pays africains et l'Organisation mondiale de la santé, ont lancé une alerte.

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On l'appelle le virus Marbourg, ou la fièvre hémorragique Marbourg. Relativement rare, il apparaît et disparaît sporadiquement, à l'image de son cousin Ebola, depuis qu'on l'a identifié pour la première fois, il y a 37 ans. Cette fois-ci, on lui attribue près de 200 morts dans quatre pays d'Afrique centrale, au cours des derniers mois seulement –et c'est sans compter ceux qui ont dû échapper aux écrans radar avant que l'alerte ne soit lancée.

C'est d'ores et déjà le bilan le plus grave de l'histoire du virus Marbourg, et le nombre de décès continue d'augmenter de jour en jour: le sommet de la pandémie n'est pas encore atteint, affirme l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Il est apparu dans le Nord de l'Angola en octobre, mais ce n'est que le 18 mars que le ministère de la Santé de l'Angola a fait état d'un mal hémorragique d'origine inconnu, et le 22 mars seulement que le virus a été formellement identifié, dans les laboratoires du Centre de contrôle des maladies d'Atlanta. Le 30 mars, l'OMS recensait officiellement 132 cas, dont 127 mortels, dans sept des 18 provinces de l'Angola. Le 8 avril, on en était à 174 décès sur 200 cas recensés, et l'OMS recommandait aux quatre pays voisins de se mettre en état d'alerte: le Congo, la République démocratique du Congo, la Namibie et la Zambie.

Les trois quarts des victimes sont âgées de moins de 5 ans, ce qui fait planer l'hypothèse que le virus ait pu être transmis par des seringues contaminées, lors de campagnes de vaccination.

"Cela va devenir pire avant de s'améliorer", a résumé à l'Agence France-Presse le directeur adjoint aux maladies infectieuses à l'OMS, Anarfi Asamoa-Baah. Il peut s'écouler 5 à 10 jours entre le moment de l'infection et celui des premiers symptômes, en apparence bénins: fièvre, diarrhée, nausées, douleurs musculaires...

Inutile d'ajouter que l'équipement médical de pointe fait cruellement défaut dans ces régions, en dépit de l'aide urgente acheminée depuis la semaine dernière par l'Organisation des Nations Unies et divers pays, dont le Canada. La guerre civile y est endémique dans plusieurs provinces. Enfin, l'information de base manque elle aussi cruellement, notamment aux 14 millions d'Angolais qui devraient idéalement être prévenus que le mal peut se transmettre par contact direct avec le sang et les fluides des personnes atteintes ou décédées.

Mais les scientifiques sont eux aussi perplexes, devant un mal qui tue encore plus que lors de ses autres visites: le taux de mortalité est pour l'instant de 85%, alors qu'il s'établissait plutôt à 25 ou 30%. Il n'est pas impossible que ce chiffre élevé soit dû en partie au fait que de nombreuses personnes atteintes du virus ont confondu cela avec une vilaine fièvre, et n'ont donc pas été recensées. D'un autre côté, lors de la plus grosse pandémie de Marbourg jusqu'ici, survenue entre 1998 et 2000 en République démocratique du Congo, le taux de mortalité avait été estimé à 80%...

On n'est pas non plus parvenu à identifier son origine, ce qui permettrait peut-être de concentrer les efforts sur l'épicentre de la pandémie et d'en savoir plus sur son degré de virulence.

Pascal Lapointe

 

 

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