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 Le 27 février 
                        2006  
  
  
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                      au sommaire des capsules  
                      La grippe aviaire, cette nouvelle Européenne (Agence Science-Presse) - Que cela plaise 
                      ou non aux Européens, ils devront s'y faire: la grippe 
                      aviaire est là pour rester. Une fois arrivée, 
                      elle ne part plus.  Réunis la semaine dernière à 
                      Bruxelles pour coordonner leurs actions alors que le mal 
                      dont tout le monde parle leur est finalement tombé 
                      dessus, les ministres de l'Agriculture de l'Union européenne 
                      se sont fait dire qu'ils auront à penser à 
                      long terme une tâche traditionnellement difficile 
                      pour un politicien.  "Il est hautement probable que le virus devienne 
                      endémique", déclare le virologue britannique 
                      Peter Openshaw, interrogé par la revue Nature. 
                      "Nous devons changer la façon dont sont organisés 
                      les élevages de volailles."  Comment les changer, par contre, là 
                      est la question. Dans la dernière édition 
                      de la revue Public Library of Science (PLOS) Medicine, 
                      une équipe suggère que le plan adopté 
                      par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour 
                      tuer dans l'uf une future épidémie de 
                      grippe aviaire pourrait être voué à 
                      l'échec: l'épidémie serait bloqué 
                      dans un premier temps, mais une deuxième et une troisième 
                      vague, mieux adaptées, contourneraient l'obstacle, 
                      ou bien dépasseraient la capacité de répondre 
                      des services de santé.  Ce plan de l'OMS repose sur des modèles 
                      mathématiques publiés en août 2005 dans 
                      les revues Nature et Science: en distribuant aux humains 
                      de très grandes quantités d'antiviraux dans 
                      les zones les plus à risque de voir surgir une version 
                      mutante de la grippe aviaire capable de se propager 
                      d'humain à humain on pourrait en théorie 
                      bloquer la progression de la maladie. Le 27 janvier, l'OMS 
                      adoptait la première version d'un "plan de réponse 
                      rapide", basé sur ces modèles mathématiques. 
                     Or, les auteurs de la nouvelle étude, 
                      dirigés par Marc Lipsitch et ses collègues 
                      de l'École de santé publique de Harvard et 
                      Carl Bergstrom de l'Université de Washington à 
                      Seattle, jugent que ce modèle est basé sur 
                      des données partielles et biaisées. Les auteurs 
                      du modèle mathématique ont déjà 
                      répondu en accusant leurs collègues d'avoir 
                      basé leurs conclusions sur des données partielles 
                      et biaisées.  Jouer aux pompiers Déjà, en France, des campagnes 
                      de vaccination de la volaille dans les zones à risque 
                      ont été lancées. En Allemagne, des 
                      soldats ont été envoyés dans le Nord 
                      pour ramasser les oiseaux morts. Le public est avisé 
                      de signaler tout oiseau mort trouvé à proximité 
                      de chez lui.  Mais ces mesures sont l'équivalent 
                      des pompiers, disent les experts: ils permettent d'empêcher 
                      le virus d'entrer dans les élevages commerciaux, 
                      mais ne peuvent certainement pas l'empêcher de s'établir 
                      à demeure parmi les oiseaux sauvages. En fait, pointe 
                      Jan Slingenbergh, expert en santé animale à 
                      l'Organisation des Nations Unies pour l'agriculture et l'alimentation, 
                      le simple fait que le virus H5N1 ait été capable 
                      d'infecter un grand nombre d'espèces de volatiles 
                      démontre sa grande capacité à s'adapter. 
                     Suivant la même logique, il pourrait 
                      survivre dans les eaux glacées du Nord de l'Europe, 
                      en dormance jusqu'à la saison suivante, infectant 
                      les oiseaux migrateurs à leur arrivée. Capsule 
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