
Le 3 mars 2006

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Ingérence canadienne sur la pilule du lendemain
(Agence Science-Presse) - Si les États-Unis
ont pratiquement chaque mois leur controverse sur une ingérence
politique dans la recherche, le Canada vit à présent
la sienne, à son échelle plus modeste. Une
association médicale a mis à pied deux dirigeants
de sa prestigieuse revue, autour d'une question qui met
en question l'indépendance de cette revue.
Ce sont les médias qui ont annoncé
discrètement la semaine dernière
le renvoi du Dr John Hoey et d'Anne-Marie Todkill, l'Association
médicale canadienne (CMA) ayant décidé
de ne pas l'annoncer publiquement. Ces deux personnes étaient
respectivement rédacteur en chef et "rédactrice
senior" du Journal de l'Association médicale canadienne.
Le président de CMA Media, Graham Morris,
a dû nier devant les journalistes que cette mise à
pied soit liée à une querelle autour d'un
article paru dans le Journal, en réponse à
ceux qui, dans la communauté médicale et jusqu'au
conseil d'administration de la revue, y voyaient au contraire
une ingérence politique. Après cette intervention
du président, sept membres du personnel, dont le
nouveau rédacteur en chef par interim, ont signé
une lettre commune où ils protestent contre ce limogeage.
Plus tôt cette semaine, le rédacteur en chef
par interim a
annoncé sa démission.
Le Journal est une revue de chercheurs,
qui publie notamment des résultats de recherches
après révision par les pairs (peer-review).
L'article en question, paru à la fin
de 2005, relatait les difficultés vécues par
13 Canadiennes (choisies par le Journal) tentant
de se procurer Plan B, une "pilule du lendemain"
théoriquement vendue sans prescription. Dans tous
les cas, les pharmaciens, ont demandé à ces
femmes des informations personnelles, parfois sur leurs
partenaires sexuels.
Peu avant la publication de l'article, les
plaintes de l'Association canadienne des pharmaciens ont
conduit des dirigeants de l'Association médicale
à demander le retrait d'une importante portion de
cet article, ce que les responsables de la revue ont refusé,
rapporte
le New York Times.
"Le Dr Hoey était au Journal depuis
10 ans, s'est défendu M. Morris. J'ai senti qu'il
était temps d'avoir une approche plus jeune." Une
explication jugée "peu crédible" par le Dr
Philip J. Devereaux, cardiologue à l'Université
McMaster de Hamilton (Ontario) et membre du conseil d'administration.
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