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L'incident de parcours
(ASP) - Où tracer la ligne entre une théorie fantaisiste
et une théorie solide? Les amateurs de théorie du complot
ont souvent eu pour cible le sida: et parmi eux, il s'en est trouvé
pour avancer que cette terrible maladie était en fait une arme biologique
créée volontairement dans les laboratoires de l'armée
américaine. Une chose qui, outre qu'elle était scientifiquement
peu plausible, était d'un strict point de vue pratique, invraisemblable:
compte tenu du nombre de personnes qu'une telle réalisation aurait
impliqué, comment un tel secret aurait-il pu le demeurer aussi longtemps?
Une lointaine variante de cette histoire est réapparue en août,
et l'éditorialiste
du New Scientist ouvre le débat en nous invitant à "penser
l'impensable". Et si, demande-t-il, le virus VIH avait été,
non pas créé de toutes pièces, mais indirectement engendré
par l'action humaine? En l'occurence, serait-il possible, comme le suggère
un ouvrage intitulé The River -et rédigé par,
justement, un de ces amateurs de théories du complot- que ce virus
soit le résultat des expériences menées en Afrique
à la fin des années 50 pour mettre au point un vaccin contre
la polio?
Ce vaccin avait alors, pendant trois ans, été testé
sur million de personnes. Parce qu'il était produit à partir
de cellules de reins de primates, l'auteur, Dennis Hooper affirme que ce
vaccin aurait pu être contaminé par le virus que les humains
appelleraient plus tard VIH-1 -et dont on sait aujourd'hui qu'il tire son
origine des chimpanzés. Qui plus est, géographiquement, les
régions d'où ont été prélevés
les échantillons pour le vaccin anti-polio et celles où le
VIH aurait émergé, correspondent (il a été confirmé
l'hiver dernier) que le plus ancien cas connu
d'infection au VIH remontait à 1959.
Ceci dit, la théorie Hooper a des trous, souligne le New Scientist.
Tout d'abord, le vaccin anti-polio a également été
testé sur des milliers de personnes en Pologne, sans qu'on ait la
moindre trace d'une infection au VIH là-bas. Ensuite, la sous-espèce
de chimpanzé utilisée pour produire le vaccin porte une souche
du virus VIH qui n'est pas celle qui a plus tard contaminée les humains.
"Mais même s'il n'y avait qu'une toute petite chance pour que
Hooper ait raison, les implications de sa théorie exigent enquête."
Ceux qui ont expérimenté le vaccin anti-polio là-bas
il y a 40 ans étaient sans doute marqués par de bonnes intentions.
Mais de bonnes intentions n'ont jamais été une garantie contre
l'erreur.
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