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Arbres en solde
(ASP) - Pour sauver l'Amazonie, faut-il y interdire à
jamais toute exploitation commerciale? Et la forêt boréale,
faut-il en chasser les compagnies de coupes? Peu d'écologistes
vont aussi loin : bien qu'ils ne le disent pas souvent, leurs
discours admettent que des arbres peuvent être coupés
et que des forêts peuvent accueillir des bulldozers.
La question, rarement posée, est donc de savoir où
se situe l'équilibre entre la protection des forêts
et la "gestion" de ces mêmes forêts. Pour
y répondre, encore faut-il savoir ce que "vaut"
une forêt. Et c'est là que les problèmes
commencent: l'évaluation d'une forêt variera du
tout au tout, suivant la personne à qui on demandera cette
évaluation... et ce qu'on lui demandera d'évaluer.
Beau casse-tête pour les chercheurs, reconnaissent huit
d'entre eux, qui signent dans la revue Nature une étude
sur la "valeur"
d'une forêt humide d'Amérique centrale. Plus
qu'un travail d'écologie, ils ont réalisé
un travail d'économie: "nous avons calculé
la valeur qu'a une forêt humide pour les populations locales,
en prenant en compte la nourriture, la construction et les matériaux,
de même que les médicaments, consommés ou
vendus grâce à la forêt par 32 familles indiennes
de deux villages du Honduras, pendant deux ans et demi".
Et immédiatement, une donnée saute aux yeux
: les "locaux" reçoivent, en mettant les choses
au mieux, 24$ US par hectare par année pour ces produits
de leurs forêts (plus précisément, entre
17,79$ et près de 24$). Mais la véritable valeur
monétaire tirée d'un hectare de forêt peut
s'élever entre 49$ et... 1089$. En d'autres termes : quelqu'un
se fait avoir.
"Ceci pourrait expliquer, résume le service d'informations
de la revue Nature, pourquoi les peuples indigènes
sont tentés de vider les forêts pour d'autres usages",
par exemple ceux qui, en Amazonie, mettent le feu pour agrandir
leurs champs. Ils ont rapidement compris qu'ils allaient tirer
davantage de revenus de la "non-valeur" (l'expression
est des chercheurs) de la forêt (en l'occurence, les champs)
que de la valeur elle-même, dont tous les bénéfices
semblent voués à émigrer vers les pays du
Nord.
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