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La poussière qui tue
(ASP) - Il y a quatre ans, l'Agence américaine de protection
de l'environnement (EPA) créait une controverse en affirmant
que des dizaines de millliers de personnes mouraient chaque année
d'avoir respiré des particules de poussière et
de suie -autrement dit, la bonne vieille pollution atmosphérique,
celle des villes et des usines. En dépit du scepticisme
de plusieurs, de nouvelles règlementations entrèrent
en vigueur, pour limiter au maximum les émissions de ces
polluants. Des industries contestèrent ces règlements
devant les tribunaux.
Voici qu'arrive le
second chapitre de cette saga. Une nouvelle étude
vient d'appuyer les conclusions de l'EPA. Attendue depuis longtemps,
cette étude est signée par un groupe peu connu,
le Health Effects Institute (HEI), de l'Université Cambridge
(Massachusetts), organisme à but non lucratif financé
par l'industrie et le gouvernement.
Grosso modo, il s'agissait d'une étude à la
recherche d'une corrélation: d'une part, le nombre de
décès au quotidien, et d'autre part, et la quantité
de particules dans l'air (on parle ici de particules provenant
des moteurs d'automobiles, des cheminées d'usines, des
déchets, particules qui font moins d'un centième
de millimètre de diamètre, et qui vont facilement
se loger dans les poumons). La quantité de polluants dans
l'air étant mesurée chaque jour dans toutes les
grandes villes, il devient possible de rechercher de telles corrélations.
Et corrélations il y a : selon le HEI, le taux de décès
dans les 90 plus grandes villes américaines augmenterait
en moyenne de 0,5% avec chaque hausse de 10 microgrammes de particules
par mètre cube. L'EPA arrivait à des conclusions
similaires, mais la HEI, en ayant élargi son échantillon,
affirme pouvoir éliminer la chaleur de l'été
comme cause des décès. Les polluants sont les coupables,
affirme le chercheur principal, Jonathan Samet, de l'Université
Johns Hopkins.
Mais l'étude ne dit toujours rien sur la façon
dont ces particules arriveraient à tuer autant de gens...
Elle n'explique pas non plus les raisons des variations d'une
ville à l'autre (la hausse de 0,5% mentionnée plus
haut est une moyenne). Les polluants du Nord-Est sont-ils plus
meurtriers que ceux de l'Ouest? La seule chose qu'espèrent
les toxicologues pour l'instant, c'est que les industriels ne
profiteront pas de cette incertitude pour lancer une autre contestation
devant les tribunaux.
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