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Les enfants de Jupiter
(ASP) - Uranus et Neptune devraient apparemment leur vie à
Jupiter. Si vous vous intéressez à l'astronomie,
vous avez peut-être vu passer cette nouvelle intriguante,
la semaine dernière. Ce qu'il faut en comprendre, c'est
que ces deux planètes, que l'on qualifie parfois de "
géantes " -elles font 10 fois la masse de la Terre-
même si elles n'ont rien de comparable à la géante
des géantes, Jupiter, posent depuis longtemps un mystère
aux astronomes : elles sont plus loin qu'elles devraient normalement
l'être. On dira qu'il est difficile d'établir des
règles de ce qui est " normal ", puisqu'on ne
connaît pour l'instant qu'un seul système de planètes
complet, le nôtre, et pourtant, les modèles qui
nous permettent d'imaginer comment les planètes sont nées,
il y a cinq millliards d'années, permettent effectivement
d'établir certaines règles. Dont celle-ci : notre
système solaire étant né d'un nuage de gaz
et de matière qui s'est progressivement condensé,
il y a eu davantage de matière au centre -là où
s'est formé le Soleil- et de moins en moins à mesure
qu'on s'éloigne vers les extrémités. Or,
Uranus et Neptune penchant davantage vers ces " extrémités
" -Neptune est 30 fois plus loin du Soleil que nous, Uranus,
19 fois- il ne devrait normalement pas dû y avoir assez
de matière pour former d'aussi grosses planètes.
La matière pour les former a donc dû se condenser
beaucoup plus près du Soleil.
Admettons. Mais
comment Uranus et Neptune se seraient-elles retrouvées
aussi loin ? Dans la dernière édition de la
revue Nature, trois experts pondent, modèle informatique
en main, une
nouvelle théorie sur ce qui a pu se passer. S'étant
formées dans un endroit déjà passablement
achalandé -les parages de Jupiter et de Saturne- Uranus
et Neptune auraient été poussées, comme
dans un gigantesque jeu de billard, vers l'extérieur,
jusqu'à ce qu'elles atteignent des orbites plus stables.
Tout ce processus aurait pris au moins un million d'années
: au début, les deux planètes malchanceuses auraient
été " déportées " sur une
orbite très excentrique, les envoyant, à son point
le plus éloigné, deux à trois fois plus
loin que leur lieu d'origine. Une situation telle que, à
son point le plus critique, la force de Jupiter et Saturne aurait
carrément pu éjecter Uranus et Neptune en-dehors
de notre système solaire. Mais les débris formant
la périphérie de ce système -astéroïdes
et comètes- auraient empêché cette "
sortie " -les savants appellent ça la friction dynamique-
et contribué progressivement à stabiliser les orbites
des deux mini-géantes.
L'idée est jugée fort intéressante par
plusieurs des collègues des planétologues Edward
Thommes et Martin Duncan, de l'Université Queen's de Kingston
(Ontario), et de l'astronome Harold Levison, de l'Institut de
recherche du Sud-Ouest à Boulder (Colorado). Mais l'idée
reste pour l'instant, justement, une théorie. Deux semaines
plus tôt, également dans Nature, Philip Armitage
et Brad Hansen, de l'Université de Toronto, avaient pondu
un autre modèle théorique qui, lui aussi, arrivait
à la conclusion que la formation d'une géante gazeuse
comme Jupiter aurait pu stimuler la création, dans ses
parages, de deux autres planètes, lesquelles auraient
ensuite été rejetées vers les limites de
notre système solaire.
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