Semaine du 14 février 2000

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Quand le foetus devient saoul

(ASP) - Les scientifiques nous disent depuis longtemps que l'alcool peut être dommageable pour le cerveau, mais ils ne nous ont jamais dit avec autant de clarté que cette semaine à quel point il peut être dommageable pour le cerveau... de l'embryon.

C'est le genre d'article scientifique incompréhensible pour le profane, mais qui, s'il était lu par une future mère, lui enlèverait à tout jamais le goût de boire une seule goutte d'alcool. On y parle, pêle-mêle, éthanol, récepteurs de glutamate et neurodégénération apoptotique; mais en termes clairs, ce qu'on y décrit c'est, avec plus de précision que jamais auparavant, les effets physiques qu'ont les composés de l'alcool sur le développement du cerveau de l'embryon.

Une série d'expériences sur des rats nouveau-nés a permis aux auteurs de cette étude de conclure que l'éthanol -un des composés de l'alcool- bloque les " récepteurs de glutamate " du cerveau, et pousse d'autres récepteurs à devenir hyperactifs; la combinaison des deux entraîne dans leur mort plusieurs cellules du cerveau. Autrement dit, l'alcool réduit, cellule par cellule, le cerveau du nouveau-né. L'étude parle de " millions de cellules ".

Les cellules touchées -les neurones- varient suivant le moment de la grossesse où l'alcool est bu -ce qui explique la grande variété des symptômes associés à ce phénomène, que les spécialistes appellent le " syndrome de l'alcool foetal ".

Dans son article, que publie la revue Science, l'équipe dirigée par John W. Olney, du département de psychiatrie de l'Université de Washington à Saint-Louis (Missouri), explique que le développement du cerveau des rats, pendant les deux premières semaines suivant l'accouchement, est similaire au développement du cerveau de l'embryon humain pendant le troisième et dernier trimestre de grossesse. L'objectif initial de ces chercheurs n'était pas d'étudier l'effet de l'alcool, et ils prennent bien la peine de souligner que des études plus approfondies seront nécessaires; d'abord, parce que ces rats ont été soumis à des quantités déterminées d'alcool, en laboratoire; ensuite, parce que les effets variés de l'alcool sur les neuroners laissent croire que, quoiqu'on découvre dans le futur, il n'y aura pas de " remède-miracle "... sauf l'abstinence.

Le syndrome de l'alcool foetal est quelque chose de connu et documenté depuis longtemps. Ce que cette étude apporte, c'est une description -morbide- du parcours suivi par les molécules du verre de bière. Mais aussi connu soit-il, souligne Science, on ne peut s'empêcher de noter qu'environ 20% des femmes américaines continuent de boire lorsqu'elles sont enceintes, selon une étude réalisée en 1996. On estime qu'un enfant sur 1000 naît aux Etats-Unis avec ce syndrome : il se caractérise par des anomalies faciales, des problèmes d'apprentissage et des pertes de mémoire.

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