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Quand le foetus devient saoul
(ASP) - Les scientifiques nous disent depuis longtemps que
l'alcool peut être dommageable pour le cerveau, mais ils
ne nous ont jamais dit avec autant de clarté que cette
semaine à quel point il peut être dommageable pour
le cerveau... de l'embryon.
C'est le genre d'article scientifique incompréhensible
pour le profane, mais qui, s'il était lu par une future
mère, lui enlèverait à tout jamais le goût
de boire une seule goutte d'alcool. On y parle, pêle-mêle,
éthanol, récepteurs de glutamate et neurodégénération
apoptotique; mais en termes clairs, ce qu'on y décrit
c'est, avec plus de précision que jamais auparavant, les
effets physiques qu'ont les
composés de l'alcool sur le développement du cerveau
de l'embryon.
Une série d'expériences sur des rats nouveau-nés
a permis aux auteurs de cette étude de conclure que l'éthanol
-un des composés de l'alcool- bloque les " récepteurs
de glutamate " du cerveau, et pousse d'autres récepteurs
à devenir hyperactifs; la combinaison des deux entraîne
dans leur mort plusieurs cellules du cerveau. Autrement dit,
l'alcool réduit, cellule par cellule, le cerveau du nouveau-né.
L'étude parle de " millions de cellules ".
Les cellules touchées -les neurones- varient suivant
le moment de la grossesse où l'alcool est bu -ce qui explique
la grande variété des symptômes associés
à ce phénomène, que les spécialistes
appellent le " syndrome de l'alcool foetal ".
Dans
son article, que publie la revue Science, l'équipe
dirigée par John W. Olney, du département de psychiatrie
de l'Université de Washington à Saint-Louis (Missouri),
explique que le développement du cerveau des rats, pendant
les deux premières semaines suivant l'accouchement, est
similaire au développement du cerveau de l'embryon humain
pendant le troisième et dernier trimestre de grossesse.
L'objectif initial de ces chercheurs n'était pas d'étudier
l'effet de l'alcool, et ils prennent bien la peine de souligner
que des études plus approfondies seront nécessaires;
d'abord, parce que ces rats ont été soumis à
des quantités déterminées d'alcool, en laboratoire;
ensuite, parce que les effets variés de l'alcool sur les
neuroners laissent croire que, quoiqu'on découvre dans
le futur, il n'y aura pas de " remède-miracle "...
sauf l'abstinence.
Le syndrome de l'alcool foetal est quelque chose de connu
et documenté depuis longtemps. Ce que cette étude
apporte, c'est une description -morbide- du parcours suivi par
les molécules du verre de bière. Mais aussi connu
soit-il, souligne Science, on ne peut s'empêcher
de noter qu'environ 20% des femmes américaines continuent
de boire lorsqu'elles sont enceintes, selon une étude
réalisée en 1996. On estime qu'un enfant sur 1000
naît aux Etats-Unis avec ce syndrome : il se caractérise
par des anomalies faciales, des problèmes d'apprentissage
et des pertes de mémoire.
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