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Des soupçons vers une autre météorite
martienne
(ASP) - On pourrait croire que l'Histoire se répète: un
groupe de chercheurs annonce cette semaine avoir découvert dans une
météorite martienne des traces laissées par des bactéries
originaires de Mars, il y a quelques milliards d'années.
En août 1996, la météorite s'appelait ALH 84 001.
Cette fois, elle s'appelle Nakhla. Toutes deux font partie d'un très
petit groupe -13 seulement- de météorites ramassées
aux quatre coins du monde et qu'on sait être originaires de Mars,
depuis que les sondes américaines Viking, en 1976, ont révélé
que l'atmosphère martienne avait la même composition que les
bulles d'air emprisonnées dans ces météorites.
Mais mis à part le fait que le caillou ne porte pas le même
nom, les ressemblances sont étonnantes: le directeur de la recherche
est encore David MacKay, du Centre spatial Johnson de la Nasa; son équipe
est sensiblement la même, à l'exception du minéralogiste
de l'Université McGill, Hojatollah Vali, absent cette fois; et tout
comme en août 1996, ce que les chercheurs affirment avoir découvert,
ce sont, dans les profondeurs de la roche, de microscopiques traces minérales,
du type de celles que laissent les bactéries derrière elles.
"Nous suggérons que les unités rondes et ovoïdes
représentent les restes minéralisés d'organismes bactériens
unicellulaires", avance ce 18 mars le Dr MacKay, dans le cadre du 30e
Congrès des sciences lunaire et planétaires, à Houston.
Les experts s'attendent à ce que cette "découverte"
soit accueillie avec pas mal de pincettes: car l'annonce d'août 1996,
aussi spectaculaire qu'elle ait été -elle avait suscité
un enthousiasme monstre et ravivé l'intérêt pour l'exploration
de Mars- a, depuis, perdu beaucoup de plumes. Au point où il ne se
trouve plus beaucoup de monde, hormis ses auteurs, pour défendre
l'hypothèse suivant laquelle ces traces minérales étaient
d'origine biologique. "Ce cas s'est dramatiquement affaibli",
soulignait en novembre la revue Science, dans le cadre d'un séminaire
justement consacré à ALH 84001.
L'équipe du Dr MacKay espère donc que son annonce d'aujourd'hui
fera renaître l'intérêt pour leurs recherches: parce
que, disent-ils, si on peut trouver ce type de dépôt minéral
dans deux météorites martiennes, on peut vraisemblablement
en trouver dans d'autres -il pointe déjà du doigt une 3e météorite,
Shergotty, où de semblables traces auraient été observées.
Plus important encore, la météorite Nakhla -du nom de la
ville d'Egypte près de laquelle elle est tombée, en 1911-
a une intéressante caractéristique, que n'avait pas ALH 84001:
elle est parcourue de minuscules veines orange. Les experts en météorites
qui l'ont étudiée semblent s'entendre pour dire qu'il s'agit
là des sillons laissés par de l'eau. Or, c'est à l'intérieur
de certaines de ces veines, souligne à grands traits David MacKay,
qu'ont été observées les plus fortes concentrations
de ces mystérieuses formes "rondes et ovoïdes".
Leur taille varie entre 0,2 et 1... millième de millimètre,
ce qui est à la limite de l'observable. Mais leur forme, leur distribution
et leur composition rappellent en tous points les traces que laisse en mourant
une bactérie. Et leur emplacement dans la météorite
pointe du doigt une origine martienne plutôt que terrienne, bien qu'il
soit difficile de prouver cela hors de tout doute -un "détail"
qui est d'ailleurs à l'origine d'une bonne partie des critiques de
la "découverte" d'août 1996.
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