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Le plat visage de Mars
(ASP) - Après six mois en orbite, et alors qu'elle n'a même
pas encore atteint son orbite définitive, la sonde américaine
Mars Surveyor commence à donner des résultats: des photos
de volcans éteints plus élevés que les plus hautes
montagnes de la Terre, des canyons de plusieurs kilomètres de profondeur,
qui semblent avoir été creusés par des fleuves torrentiels
et surtout, une immense plaine, de plusieurs milliers de kilomètres
carré.
Dans la dernière édition de la revue Science,
pas moins de quatre groupes de recherche publient autant d'articles étoffés,
notamment sur la composition de la haute atmosphère martienne, le
champ magnétique et les résultats d'une analyse thermique
menée par la sonde. Mais ce qui a immédiatement retenu l'attention
du profane -et de Science aussi, laquelle en a tout de même fait sa
Une- ce sont les photos.
Celles de ce volcan, Arsia Mons, qui fait 17 ou 18 km de hauteur -au
moins deux fois plus que le Mont Everest. Celles de ces canyons, plus profonds
que les précédentes images ne l'avaient laissé croire:
pour l'un d'eux, on parle de 10 km de profondeur, et trois fois la taille
du Grand Canyon.
Et
un élément nouveau: une région plate, qui occupe
à peu près le tiers de la surface de la planète, couvrant
ainsi la majeure partie de l'hémisphère Nord. Interrogé
par l'agence Reuter, un expert du Jet Propulsion Laboratory y voit la marque
d'un ancien océan, mais il n'existe aucune preuve de cela, et les
spécialistes préfèrent attendre avant de se prononcer.
Certains évoquent comme hypothèse un gigantesque impact météoritique,
ou un phénomène géologique analogue à celui
associé sur Terre à la dérive des continents.
Bref, un mystère de plus à ranger sous les sables de la
planète rouge...
Où avez-vous caché vos phéromones?
(ASP) - Si vous êtes un passionné d'insectes, vous avez
déjà entendu parler des phéromones: ce sont des substances
chimiques émises par un organisme, qui affectent d'autres organismes
de la même espèce. Par exemple: une femelle papillon émet
une phéromone, que seuls les mâles de l'espèce peuvent
"détecter". Le résultat, c'est que ces mâles,
même s'ils se trouvent à des kilomètres de là,
en deviennent émoustillés, suffisamment pour tout laisser
tomber, et se mettre à la chasse de la charmante dame qui leur a
envoyé ce "signal".
Les humains produisent-ils des phéromones? L'idée a longtemps
excité l'imagination des romanciers, mais elle est davantage demeurée
au niveau du mythe. Il faut savoir qu'une phéromone n'est pas une
odeur. C'est un "signal chimique" encore très mal connu
des scientifiques qui, dans certains cas, peut affecter le comportement
sexuel, dans d'autres, servir de signal d'alarme ou même, provoquer
des changements physiologiques. L'idée que des humains puissent recevoir
de tels signaux, et en être perturbés même si ni l'odorat
ni aucun sens n'est en cause, avait donc de quoi susciter la controverse.
Jusqu'à cette semaine: dans la dernière édition de
la revue Nature, des chercheurs de l'Université de Chicago annoncent
que la durée de la période d'ovulation de la femme peut être
diminuée ou augmentée grâce à l'utilisation de
phéromones. On ignore ce qui provoque cette "sensibilité",
mais on ne peut que constater sa présence, comme chez plusieurs animaux.
Cette découverte pourrait avoir des retombées dans les futurs
traitements anticonceptionnels ou contre la stérilité.
Station spatiale: dans la choucroute
(ASP) - Incroyable mais vrai: la station spatiale internationale pourrait
être retardée. Après des années de délais,
qui l'eut cru?
Et cette fois, ce n'est pas la faute des Russes, comme les Américains
avaient pris un malin plaisir à le souligner l'été
dernier: c'est
la Nasa elle-même qui envisage de décaler d'au moins deux mois
l'envoi de son premier "morceau" de la future station, lequel
devrait en théorie être mis en orbite en juillet grâce
à la navette spatiale. Si ce lancement devait effectivement être
retardé, ce
sera tout le reste du calendrier qui s'en trouvera décalé,
y compris l'envoi du module russe, à la fin-juin.
Présenté en 1984 par le président américain
Ronald Reagan comme un projet de 8 milliards$, la station spatiale internationale,
qui pourra accueillir sept personnes pour des séjours de plusieurs
mois, aura coûté, lorsque tout aura été complété,
en 2003, quelque 100 milliards$. Sa construction nécessitera, à
la manière d'un jeu de meccano, plusieurs dizaines de vols étalés
sur cinq ans. Née en pleine guerre froide, elle est progressivement
devenue un instrument de rapprochement: c'est le plus gros projet international
en science et technologie jamais entrepris.
Guerre biologique: les soldats sont nus
(ASP) - La guerre biologique est devenue cet hiver une hantise: en moins
de temps qu'il n'en faut pour dire "Saddam", tout le monde s'est
mis à spéculer sur le potentiel de destruction peut-être,
ou peut-être pas, contenu dans les laboratoires irakiens.
Ce qu'on a oublié de dire, c'est que s'ils avaient vraiment été
contraints d'y faire face, les troupes américaines auraient été
terriblement démunies. Des
milliers de soldats ont été expédiés là-bas
avec des vaccins contre l'anthrax et des antibiotiques totalement inefficaces,
préviennent des experts. Selon le New Scientist, non seulement le
vaccin en question, le MDPH, n'immunise que contre une des cinq souches
naturelles de l'anthrax, mais de surcroît, il n'a jamais pu être
testé contre d'éventuelles souches "artificielles"
de ce virus. Quant aux antibiotiques, leur action serait trop lente si l'anthrax
devait être relâché par la voie des airs.
Ce n'est pas la première alerte du genre: il y a quelques semaines,
le Philadelphia
Inquirer révélait que les masques à gaz "améliorés"
et les systèmes de détection promis étaient encore
sur les tables à dessin, et que la formation des médecins
militaires restait très incomplète.
Personne ne s'entend sur les capacités réelles de l'Irak
en matière d'armes biologiques. Mais une chose est sûre: un
arsenal biologique est beaucoup plus facile à dissimuler qu'un arsenal
nucléaire.
Un marin nommé Erectus
(ASP) - Un de nos très lointains ancêtres, un pré-humain
appelé Homo Erectus, aurait pu avoir l'esprit suffisamment aventureux
pour se transformer en marin il y a aussi longtemps que 800 000 ans, affirme
une étude dans la dernière édition de la revue Nature.
L'affirmation demeure controversée, lorsqu'on se rappelle que la
plupart des spécialistes s'entendent pour dire que l'Homo Erectus
ne disposait même pas de l'organisation sociale, ou des habiletés
linguistiques, nécessaires à la mise sur pied d'une telle
aventure, spécialement dans les eaux tumultueuses séparant
l'Asie de l'Australie. Le problème, c'est que de nouvelles datations
pour des outils de pierre originaires de l'île indonésienne
de Flores semblent confirmer la présence de l'Homo Erectus là-bas
il y a 800 000 ans. Il lui aurait donc fallu y arriver par bateau -ce qui
ferait de lui une "espèce" douée d'une capacité
d'adaptation beaucoup plus élevée que ce qu'on lui prêtait
jusqu'ici.
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