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Auriez-vous vu mon parapluie anti-météorites?

 

Ouf... En fin de compte, il ne nous tombera pas sur la tête en octobre 2028, ce caillou venu de l'espace. Mais si cela avait été le cas, quelle parade aurions-nous eu? Comment doit-on se comporter face à un méchant astéroïde?


Si vous avez répondu, "sortir le parapluie", vous avez perdu. Mais si vous avez répondu, "se construire un abri anti-nucléaire", vous avez aussi perdu. Parce que la puissance d'une pierre de plus d'un kilomètre de large, comme cet astéroïde 1997XF11 qui a fait trembler la Terre la semaine dernière, est telle que le plus puissant des bunkers serait réduit en miette s'il devait le prendre sur la gueule: des milliers de fois la bombe atomique d'Hiroshima concentrée dans un seul caillou!

Heureusement pour nous, il passera finalement à près d'un million de kilomètres, plutôt qu'à moins de 200 000 comme le Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics l'avait initialement annoncé. La nouvelle estimation a été obtenue grâce à une photo de ce même astéroïde, qui avait été prise en 1990, permettant ainsi de mieux préciser sa trajectoire.


Ce n'est pas la première fois qu'un astéroïde fait l'objet d'une fausse alerte. Mais au cours de la dernière décennie, les progrès fulgurants de l'astronomie ont fait prendre conscience qu'il existe bel et bien un risque: tôt ou tard, un astéroïde de grande taille -un kilomètre, ou cinq, voire même dix- entrera en collision avec la Terre, avec des conséquences catastrophiques.

Pourquoi tôt ou tard? Parce ça s'est déjà produit: il y a 65 millions d'années, l'impact d'un astéroïde ou d'une comète a été si fort qu'il a envoyé des millions de tonnes de poussière dans l'atmosphère, provoquant un hiver de plusieurs années et une catastrophe écologique majeure, au centre de laquelle se situe l'extinction des dinosaures.

D'autres impacts de moindre importance ont été enregistrés depuis, dont un pas plus tard qu'avant-hier: en 1908, en Sibérie. Et dans la dernière édition de la revue Nature, on apprend qu'un groupe d'astronomes vient de mettre une autre hypothèse sur la table: il y a de cela 214 millions d'années, la Terre aurait connu non pas la chute d'une météorite, mais une pluie de météorites, comme Jupiter en 1994, lors de sa rencontre avec les "morceaux" de la comète Shoemaker-Levy: cinq impacts pour être exact, là où se trouvent aujourd'hui la France (cratère de Rochecouart), l'Ukraine, le Minnesota et le Québec (cratères de la Manicouagan et de Saint-Martin). Lorsqu'on ramène les continents à la position qu'ils occupaient à cette époque, on s'aperçoit, selon les chercheurs, que ces cinq impacts sont parfaitement bien alignés, ce qui ne peut s'expliquer que par la chute de cinq morceaux d'une même météorite se suivant à la queue leu leu.



Comment se défendre?


Et quelle parade avons-nous? Dans l'immédiat, pas grand-chose... parce que si nous connaissons mieux les astéroïdes qui tournent en rond autour du Soleil -entre Mars et Jupiter- en revanche, nous ne connaissons qu'une fraction de ceux qui ont une orbite excentrique les amenant à croiser l'orbite de la Terre (108 astéroïdes recensés jusqu'ici, sur au moins un millier). Or, ce sont justement ces "excentriques" qui risquent de nous rencontrer.

Dans un reportage du réseau Discovery, l'astronome britannique Jay Tate, directeur du programme Spaceguard, milite pour inciter les autorités de son pays et de l'Union européenne à prendre plus au sérieux cette menace, et à mettre sur pied un programme d'observation du ciel destiné à cataloguer tous ces corps célestes "à risque".

"Tout ce que vous avez à faire, c'est de changer la trajectoire (d'un tel bolide) par guère plus de quelques centimètres par seconde. C'est que la Terre est une très petite cible."

"Nous avons la technologie, ce que nous n'avons pas, ce sont toutes les technologies au même endroit au même moment. Nous pouvons construire des vaisseaux interplanétaires, nous pouvons produire des armes nucléaires massives, nous pouvons lancer des charges lourdes. Mais nous n'avons pas mis tout cela ensemble."

Mais utiliser une charge nucléaire pour détourner de sa course un astéroïde serait-il une bonne idée? Un autre expert interrogé par Discovery, Jay Melosh, de l'Université de l'Arizona, en doute. Si l'astre n'est pas suffisamment solide, il se désagrégera plutôt que de changer de course. Et on se retrouvera non pas avec un gros caillou, mais avec des milliers de petits, chacun susceptible de faire pas mal de dégâts.

Jay Melosh a une autre alternative, plus spectaculaire: un réseau d'énormes miroirs, dans l'espace, qui concentrerait les rayons du soleil sur un flanc de l'astéroïde. La chaleur intense ferait littéralement fondre la roche, et la vapeur ainsi éjectée dans l'espace jouerait le même rôle... qu'un moteur de fusée. Un tout petit moteur, certes, de très faible puissance, mais largement suffisant, au fil des semaines, pour faire dévier l'astéroïde.

***

En attendant, on pourra voir d'autres astéroïdes en 1998: deux films-catastrophe sur ce thème sont annoncés pour mai et juillet. Leurs producteurs ont dû saliver en prenant connaissance des nouvelles, la semaine dernière!




Quelques plans de la Nasa pour les astéroïdes menaçants

Le projet d'un organisme britannique, Spaceguard

 


 

 

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