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J'en ai pêché un petit comme ça
!
(ASP) - C'est la plus petite prise de l'histoire: une équipe de
physiciens français a attrapé au filet un photon. Pas deux
ni trois: un seul. Et sans le détruire. "L'idée générale,
c'est que nous pouvons coincer un photon dans une boîte... et puis,
l'étudier et le mesurer comme s'il s'agissait d'une simple particule"
résume Serge Haroche, de l'Ecole normale supérieure de Paris.
Sans le détruire, répétons-le: car cet exploit constitue
la première démonstration pratique d'un phénomène
jusqu'ici connu uniquement en théorie, appelé la non-destruction
quantique -le fait, les initiés reconnaîtront ici leurs classiques,
de pouvoir mesurer un état quantique sans le détruire.
Car un photon -ce qui compose un rayon de lumière- n'est pas une
simple particule, comme un électron ou un proton. C'est à
la fois une particule et une onde. C'est ce qui le rend insaisissable, puisqu'on
s'entend pour dire que, dans le monde bizarroïde de la physique quantique
-qui n'a plus rien à voir avec la physique de notre monde à
nous- le simple fait d'observer ou de mesurer un "objet" altère
celui-ci. Et c'est ce qui rend d'autant plus important l'exploit des Français.
"C'est merveilleux", commente
pour Science Wojciech Zurek, "gourou de la mesure quantique"
au laboratoire de Los Alamos. "Ils ont atteint l'un des buts, l'un
des objectifs, de ce qui a défini le champ de la mesure quantique
depuis près de 20 ans."
Pour coincer le petit photon, il a fallu un jeu complexe de rayons de
lumière et de miroirs, un atome de rubidium dopé d'énergie,
afin que ses électrons gravitent le plus loin possible du noyau,
augmentant ainsi les chances d'interaction entre cet atome et les photons
voyageurs. Et c'est en réalité le contact entre l'atome et
le photon qui a été enregistré -le passage du photon
a laissé une empreinte sur l'atome, qui a permis de mesurer le petit
diable. Bref, une expérience que vous auriez bien du mal à
faire à la maison...
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