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L'îlot de stabilité, vous connaissez?
(ASP) - Après les photons de la nouvelle
précédente, voici l'élément 114. Qui
vient de se révéler être un élément stable.
Mais reprenons du début. Si vous vous rappelez votre Tableau périodique
des éléments, celui-ci commençait avec l'hydrogène
au numéro un et s'arrêtait quelque part aux environs du numéro
103, après avoir passé par-dessus les éléments
les plus lourds que nous connaissions: uranium (numéro 92, ce qui
signifie que son noyau est composé de 92 protons) ou le-fabriqué-en-laboratoire
Lawrencium (no. 103). La caractéristique de ces petits derniers -et
des autres qu'on a fignolés artificiellement depuis- étant
qu'ils ont une durée de vie se mesurant en millièmes de seconde.
Or, surprise: voici que l'élément 114-qui-n'a-pas- encore-de-nom
vit très longtemps: sa demi-vie est de l'ordre de... cinq secondes!
Ce qui, mine de rien, est suffisant pour faire de lui un atome "stable".
Et mieux encore, il ne serait pas seul: cette découverte sur "114"
pourrait confirmer une vieille théorie des physiciens, selon laquelle,
loin dans les profondeurs du tableau périodique, résiderait
peut-être un "ilôt de stabilité". Autrement
dit, d'autres surprises du même ordre dormiraient peut-être,
au-delà du numéro 114: des atomes dont la demi-vie ne se mesurerait
plus en millièmes de seconde, ni même en secondes mais peut-être,
qui sait, en années.
Selon cette théorie en effet, si un trop grand nombre de neutrons
et de protons tend à déstabiliser un atome -c'est la raison
de la vie courte des éléments lourds- passé un certain
seuil, neutrons et protons pourraient plutôt réussir à
se placer suivant des configurations plus stables.
Pour les chercheurs russes en tout cas, qui
publient leurs résultats dans Nature, le travail ne fait
que commencer. Entre 1994 et 1996, des chercheurs en Allemagne ont sorti
de leurs manches -si l'on peut dire- les éléments 110, 111
et 112 -tous éphémères. Plus tôt cette année,
des Américains ont produit des isotopes des éléments
116 et 118 -eux aussi éphémères. Nul doute que les
Russes auront désormais l'opportunité d'entrer à leur
tour dans la danse aux éléments ultra-lourds -fenêtres,
peut-être, sur la physique des hautes énergies du 21e siècle.
Ou du 22e.
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