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Dossier génétique (1)
La fusion des folies et acquisions
(ASP) - Les fusions et acquisitions qui frappent le domaine
pharmaceutique ne sont pas le fruit de capitalistes mégalomanes
désireux d'en avoir plus, toujours plus. Du moins, a l'honnêteté
de préciser Science, ce
n'est pas "seulement" de la mégalomanie.
C'est un contexte : celui où la recherche est entrée,
depuis quelques années, dans un territoire de plus en
plus complexe (le décodage du génome humain, avec
ses 3 milliards de paires de base, n'est que le dernier de plusieurs
exemples), lequel nécessite de plus en plus de temps,
d'argent... et de patience (voir texte suivant). Conséquence
: d'ici peu, les petites compagnies n'auront plus les reins assez
solides pour tenir le coup pendant les années nécessaires
à la mise au point d'un médicament.
Tout ça, c'est la faute à la génétique.
C'est elle, avec ses techniques de pointe qui obligent à
scruter le bagage génétique d'un être vivant
-humain, animal, ou plante- molécule par molécule,
qui a fait entrer la recherche pharmaceutique dans une nouvelle
ère : finie, désormais, cette approche traditionnelle
qui consistait à mélanger ce composé chimique
avec celui-là, à la recherche d'une réaction.
Une technique qui, dans un siècle, semblera sans doute
terriblement primitive : l'équivalent de l'enfant qui,
avec sa boîte du petit chimiste, mélange des produits
au petit bonheur.
" Le futur, déclarait il y a quelques mois Sir
Richard Sykes, président de Glaxo Wellcome, réside
dans la génétique moléculaire, la biologie
cellulaire et les sciences modernes. Sir Sykes faisait cette
déclaration tandis que, dans le plus grand secret, sa
compagnie, géant de l'industrie pharmaceutique britannique,
parlait fusion avec l'autre géant, SmithKline Beecham.
Une fusion qui, le 17 janvier dernier, allait créer la
plus grosse machine de recherche et développement en pharmacologie
au monde.
Les autres ont compris le message : trois semaines plus tard,
Pfizer et Warner-Lambert s'unissaient, créant un monstre
encore plus gros (lire notre capsule).
Et Pharmacia & Upjohn annonçait sa fusion avec la
division pharmaceutique du géant des biotechnologies Monsanto.
Et ce n'est que la pointe de l'iceberg : selon un recensement
effectué par Science, il y a eu 30 fusions de ce
type depuis 15 ans. Chaque fois, l'intention est claire et nette
: s'assurer une part de marché dans les trois marchés
qui comptent vraiment -Etats-Unis, Europe et Japon- afin d'avoir
des revenus suffisants pour financer la recherche. Et la financer
à fond de train pendant qu'il en est encore temps : pendant
qu'il reste encore des gènes sur lesquels les autres n'ont
pas encore fait main basse...
L'Association américaine des manufacturiers de médicaments
estime que ses membres ont dépensé en recherche,
l'an dernier, 24 milliards$. Le Centre britannique pour la recherche
internationale en médecine estime pour sa part que l'ensemble
des compagnies de la planète a dépensé 43
milliards$. Il en coûterait de 300 à 500 millions$
pour chaque nouveau médicament que l'on réussit
à mettre en marché.
Et certains disent qu'avec le décodage en profondeur
du génome humain, dans les décennies à venir,
ces chiffres représenteront de la petite bière.
Y a-t-il encore quelqu'un dans la salle qui doute de l'importance
de l'enjeu?
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