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Le reflet de l'ombre
(ASP) - Après l'ombre, la lumière. Des astronomes britanniques
annoncent avoir détecté, pour la première fois, la
lumière reflétée par une planète tournant autour
d'une étoile autre que notre Soleil.
Si vous vous sentez confus, c'est normal. La découverte anoncée
il y a deux semaines, alors qu'on a observé
"l'ombre" projetée par une planète sur une étoile,
a été décrite comme la première observation
directe d'une planète tournant autour d'une autre étoile.
Et voilà que cette semaine, ces Britanniques affirment à leur
tour être les premiers à avoir fait une observation directe.
Eh bien, ils ont tort tous les deux. La première observation directe
d'une planète, la vraie de vraie, ce sera évidemment la photo
d'une planète, pas la photo de son ombre, pas la photo de la courbure
que subit la lumière de son étoile lorsque la planète
passe dans notre champ de vision -précisément ce qu'annoncent
cette
semaine les astronomes britanniques dans Nature.
Mais quand on examine en détail les quantités de lumière
mises en cause, on se rend compte qu'il s'agit tout de même d'un exploit:
la planète en question, bien qu'elle soit deux fois plus grosse que
notre Jupiter, est au moins 10 000 fois moins brillante que son étoile.
Et puisqu'elle se trouve extrêmement près de cette étoile,
essayer de la voir équivaut à vouloir distinguer une chandelle
qu'on aurait déposé devant un projecteur de 100 000 watts.
Ayant mesuré, dès 1997, des oscillations de cette étoile,
appelée Tau Bootes, à 50 années-lumière de la
Terre, qui révélaient qu'une planète lui tournait autour
en trois jours et demi, l'équipe dirigée par Andrew Collier-Cameron,
de l'Université St. Andrews, en Ecosse, a utilisé une nouvelle
technique qui, disent-ils, pourrait servir à découvrir d'autres
planètes. Elle nécessite un logiciel spécialement conçu
pour analyser la lumière de l'étoile, à la recherche
des plus infimes variations de cette lumière -et en particulier des
variations qui reviennent à intervalles réguliers, ce qui
témoigne que " quelque chose " lui tourne autour. Ce n'est
pas tout : il faut aussi être capable d'analyser les composants du
minuscule spectre de ce " quelque chose ", afin de le différencier
de son étoile. Un peu comme essayer d'analyser une voix au milieu
d'une chorale de 10 000 personnes, quoi.
D'autres analyses seront nécessaires pour confirmer cette découverte.
Et des analyses d'autres étoiles seront également nécessaires
pour vérifier si la technique fonctionne vraiment -et si les conclusions
des astronomes passent la rampe : cette planète, selon son spectre,
aurait une couleur bleu-verte.
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