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Chaud, le siècle
Vous en avez plus qu'assez de ces bilans de l'année ? En voici
pourtant un autre, mais qui, au lieu de vous rappeler des choses que vous
avez déjà lues, porte sur des chiffres encore tout chauds
-et ce n'est pas un jeu de mots: l'année 1999 sera peut-être
l'année la plus chaude du siècle.
En fait, s'il ne s'était agi d'El Nino, qui a légèrement
refroidi l'ensemble du globe, 1999 surpasserait haut-la-main 1998, qui avait
été l'année la plus chaude du siècle jusque-là
!
Et la conséquence, si vous vous rappelez des nouvelles similaires
publiées l'an dernier à pareille date, c'est que la décennie
1990 remportera haut-la-main la palme de décennie la plus chaude
du siècle. Il s'est même trouvé des petits malins l'an
dernier pour prétendre qu'il s'agirait de la décennie la plus
chaude depuis le XIe siècle ! Leurs chiffres n'ont jamais pu être
confirmés, mais ça a tout de même de quoi inquiéter
: à quoi ressembleront les années 2000, puis 2010, puis 2020
? Le XXIe siècle sera chaud, ou ne sera pas
Etrange, tout de même. Il y a quelques jours, on nous annonçait
qu'il avait neigé au Maroc -ce qui, pour un Marocain, est un événement
historique. Il y a exactement deux ans, presque
jour pour jour, une sérieuse tempête de neige s'était
abattue sur Israël -là aussi, un événement historique.
Le Québec, et tout le Nord-Est de l'Amérique du Nord, avait
été frappé par une tempête de verglas sans précédent.
Le Sud-Ouest de cette même Amérique avait été
frappé par des pluies diluviennes comme on n'en avait pas vu de mémoire
d'homme. Bref, de tous les côtés, se produisent des bouleversements
climatiques, des événements météo " sans
précédent ", " jamais vus ", et ainsi de suite.
Et la cerise sur le gâteau, c'est qu'il ne se passe pas une saison
sans que, du Pôle Nord ou du Pôle Sud, nous arrivent de nouveaux
chiffres, tous plus décourageants les uns que les autres, sur la
fonte des glaces :
Bref, le
rapport publié la semaine dernière par le Bureau météorologique
britannique, qui arrive à cette conclusion mentionnée
plus haut -l'année 1999, la plus chaude du siècle ou, au mieux,
l'une des deux plus chaudes, l'autre étant 1998- ne surprend personne.
Ce n'est pas pour rien que si peu de journaux l'ont repris (vous en aviez
entendu parler, vous ?). Et pourtant, il y a là une nouvelle dont
le potentiel, à long terme, est autrement plus désastreux
que le bogue de l'an 2000.
Le New York Times donnait cette semaine en exemple le cas de fleurs
du Jardin botanique du Bronx qui sont en train d'éclore avec quatre
mois d'avance! Les perce-neige vivent déjà leur printemps
en décembre! " Il y a un peu de confusion ici ", déclare
l'arboriste Wayne Cahilly. Un euphémisme, mon vieux.
Chaleur normale ?
Evidemment, il y a ceux qui regardent l'arbre, plutôt que la forêt,
et qui concluent que, après tant d'années à battre
records après records, peut-être que cette chaleur anormale
est en train de devenir normale. Les New-Yorkais ne se plaindront en effet
pas du fait que les températures de décembre aient été,
jusqu'ici, de 5,7 degrés au-dessus de la normale.
Sauf que, lorsque c'est l'ensemble de la planète qui semble déréglé,
il y a de quoi se demander si se contenter de regarder l'arbre n'équivaut
pas à se fermer les yeux. Depuis le milieu des années 70,
la température moyenne de la planète aurait augmenté
à un taux qui annoncerait une hausse de 3,5 degrés d'ici le
milieu du prochain siècle. C'est énorme, considérant
la hausse de un demi-degré au cours du siècle qui vient de
s'écouler. Ou, si vous voulez reculer plus loin, la hausse de 5 à
9 degrés depuis 15 000 ans.
La BBC a publié la semaine dernière un dossier
sur les catastrophes environnementales, un des quatre " cavaliers
de l'apocalypse " de notre fin de siècle. Et des quatre, celui
qui a le plus fort potentiel de destruction (les autres étant la
criminalité, la famine et la guerre).
"Le point de non-retour approche, et pourtant, la majeure partie
de l'humanité ne comprend pas qu'il y a un problème. Même
si nous prenions des actions radicales aujourd'hui pour mettre fin au réchauffement
global, l'ensemble du nouveau siècle continuerait d'en être
marqué, en raison des dommages que nous avons causés."
Déjà, les restrictions imposées, péniblement,
lors de la Conférence de Kyoto, en décembre
1997, apparaissent démodées. Avec le pétrole à
un prix plus bas que jamais, l'incitation à trouver d'autres formes
de carburants est bien moins grande.
On semble par ailleurs convaincu que les El
Nino du XXIe siècle seront plus fréquents et plus violents
qu'avant. Et quand on se rappelle les dommages que celui de 1997-98 a indirectement
causés : Mitch, le pire ouragan des 100 ou 200 dernières années
; inondations en Australie, feux de forêt entraînés par
la sécheresse en Indonésie On n'a pas hâte de voir le
suivant...
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