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Brevet sur le clonage
(ASP) - Après cinq ans d'attente, les
créateurs ont obtenu leur brevet sur le clonage.
Du moins, le clonage d'animaux adultes, suivant la technique
utilisée à l'Institut Roslin il y a trois ans pour
créer Dolly. Rien n'interdit de croire que d'autres techniques
puissent être développées dans les mois ou
les années à venir. Mais comme c'est la première
fois qu'un tel brevet est accordé, les juristes risquent
d'avoir de quoi s'amuser dans les mois et les années à
venir, si quelqu'un d'autre débarque dans le décor...
Les droits sont valables pour 17 ans et vont, non pas à
l'Institut Roslin, mais à une compagnie commerciale, l'américaine
Geron Biomed, à laquelle ont été vendus
les droits d'utilisation de cette technique. Geron n'est en effet
pas une filiale de l'Institut Roslin, comme on a pu le lire dans
les médias en fin de semaine, mais une compagnie qui a
formé, en mai dernier, une
" joint venture " avec l'Institut.
La
crainte que cela ne donne à une seule compagnie un immense
contrôle sur les développements médicaux
du XXIe siècle -puisque de cette technique de clonage
risquent de découler plusieurs autres techniques médicales,
encore insoupçonnées- a été rejetée
du revers de la main par le directeur de Geron, Simon Best. "
L'histoire du dernier siècle a démontré
que le dépôt d'une technologie brevetée est
le plus grand stimuli à l'innovation ", a-t-il déclaré
à la BBC. Cette méthode de clonage pourrait en
théorie servir (du moins, on insiste là-dessus
depuis la naissance de Dolly) à
une foule d'applications médicales, dans le domaine de
la greffe et de la transplantation : alliée à une
meilleure connaissance des mécanismes qui permettent à
une cellule d'embryon de se spécialiser, on pourrait -toujours
en théorie- prélever les cellules saines d'un patient
souffrant de maladies pulmonaires, cloner ces cellules et leur
" ordonner " de former un poumon -lequel serait ensuite
transplanté, sans risque de rejet. On appellerait ça
le " clonage thérapeutique ".
Mais ces perspectives médicales ne parviennent pas
à calmer les inquiétudes. " Ce n'est pas la
manière traditionnelle dont la médecine et les
thérapies ont progressé, déclare Sue Mayer.
Par exemple, si nous avions breveté des innovations telle
que la fertilisation in vitro, il n'y en aurait pas eu beaucoup
de disponible dans le système national de santé
britannique ". Sue Mayer représente le groupe GeneWatch,
qui est de surcroît opposé au clonage.
Deux médecins britanniques, eux aussi interrogés
par la BBC, abondent dans le même sens. Vivienne Nathanson,
directrice du comité d'éthique de l'Association
médicale britannique, et Richard Nicholson, éditeur
du Bulletin of Medical Ethics, craignent qu'un brevet
n'entraîne une recherche à deux vitesses : celle
qui peut conduire à des retombées lucratives obtiendrait
l'approbation des détenteurs du brevet, tandis que la
recherche vouée à accoucher de médicaments
peu coûteux susciterait moins d'intérêt de
la part d'une compagnie commerciale comme Geron. Geron qui, soit
dit en passant, a payé 45 millions$ US pour obtenir le
droit de commercialiser la technologie mise au point à
l'Institut Roslin.
La demande de brevet avait été déposée
en Grande-Bretagne dès 1995, alors que Dolly appartenait
encore au domaine de la spéculation. Le brevet ne vaut
pour l'instant que pour la Grande-Bretagne, mais le Bureau américain
des brevets devrait à son tour donner son approbation,
sauf imprévu, dans les prochains mois.
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