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Un coeur de pierre
(ASP) - On ne trouve pas tous les jours un coeur de dinosaure.
En fait, ce que la technologie médicale la plus avancée
a permis d'accomplir, et que la revue Science rapporte
dans
sa dernière édition, c'est une première
mondiale : une radiographie
en trois dimensions d'un coeur de dinosaure vieux de 66 millions
d'années.
Une radiographie fort instructive. Parce qu'elle confirme
à quel point les oiseaux d'aujourd'hui sont proches parents
des dinosaures : cet organe fossilisé ressemble en effet
beaucoup plus à celui des oiseaux qu'à celui des
crocodiles -lesquels sont pourtant des reptiles, comme les dinosaures.
Car l'organe
est davantage celui d'un animal à sang chaud -comme
les oiseaux, et comme nous- qu'un animal à sang froid
-comme les reptiles. Il est composé de deux cavités
(qui pourraient être l'équivalent de nos ventricules),
et d'un tuyau qui rappelle étrangement l'aorte. C'est
cette structure évoluée qui le rapproche de notre
propre système cardiaque. Et c'est justement cette
structure évoluée qui, chez nous, permet de maintenir
notre température interne constante -ce qui fait de nous
un animal à sang chaud. Et quel est l'avantage d'avoir
le sang chaud? Eh bien, cela nous rend moins dépendant
de la chaleur extérieure : nous pouvons générer
notre propre chaleur, du moins tant que la météo
ne nous est pas trop défavorable. En revanche, un lézard
ou un iguane doit passer de longues heures couché sur
des pierres chauffées par le Soleil...
La radiographie de ce coeur est à elle seule une histoire
intéressante. En général, les paléontologues
sont tellement heureux de découvrir des fossiles de dinosaures
qu'ils ne s'intéressent pas beaucoup à ce qui pendouille
entre les ossements. Ils ont plutôt tendance à nettoyer,
pour se concentrer le plus vite possible sur la structure du
squelette.
Or, ce qui pendouille, ce sont parfois des restes de tissus
ou d'organes. Le dinosaure dont il est question ici avait été
découvert en 1993 au Dakota du Sud. Ce thescélosaure
de quatre mètres de long, doté de pieds le faisant
ressembler aux oiseaux, avait une cage thoracique en excellent
état, "remplie de concrétions de couleur rouille"
-ces trucs qui pendouillent. Cette fois, on décide de
ne pas s'en débarrasser, ni de découper la cage
thoracique pour les sortir, mais de les étudier de les
extérieur, à l'aide d'une tomographie : une radiographie
de la cage thoracique. A l'automne 1998, un groupe de sept cardiologues
américains conclut
que ce que la radiographie leur montre est bel et bien un coeur.
Ce sont ces conclusions qui sont publiées dans Science.
D'autres chercheurs demandent à étudier plus
avant ce "coeur" avant de conclure dans le même
sens. Il y a encore place à l'interprétation dans
ce que montrent les images.
Mais une chose est sûre. Désormais, les chasseurs
de dinosaures examineront soigneusement leurs découvertes
avant de les nettoyer...
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