En manchettes la semaine dernière:
Le jour G
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Le jour G (suite)
Si ce n'est toi,
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Le premier pirate
de l'espace
Mars au Canada
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était un scientifique
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Ca n'arrête pas. On n'avait pas fini d'assimiler
la nouvelle du décodage du génome humain qu'on
apprenait que, du côté des animaux, la "phase
deux" du clonage est déjà commencée.
Lire aussi la semaine dernière:
Le jour G
Cupid et Diana, les deux brebis dont la naissance vient d'être
annoncée, ont plusieurs points communs avec Dolly-la-célèbre,
et plusieurs différences. Points communs: elles sont toutes
nées des chercheurs de la firme écossaise PPL Therapeutics,
associée à l'Institut Roslin, lieu de naissance
de Dolly. Et elles sont toutes nées par clonage.
Différence: la technique de clonage employée
avec ces deux dernières n'est pas du tout la même
qu'avec Dolly. Si ça se trouve, elle risque d'être
plus efficace -ce ne sera pas difficile- et surtout, plus rentable.
Plus rentable, parce qu'avec Cupid et Diana, on passe de l'ère
des manipulations génétiques "en gros"
à l'ère "en vrac": autrement dit, la
possibilité de cibler avec précision, avant la
naissance, les gènes que l'on veut modifier.
Cette technique du " ciblage " génétique
avait été réalisée sur des souris,
et ce depuis plus de 10 ans. Mais elle s'était avérée
beaucoup plus difficile -sans qu'on ait jamais su pourquoi- à
réaliser chez les mammifères. Il " suffit
", en théorie, d'introduire des changements dans
l'animal au moyen de ses cellules-souches (ces toutes premières
cellules qui apparaissent pendant les premières heures
de l'embryon, et à partir desquelles apparaissent ensuite
les cellules spécialisées). Du moins, ça,
c'était la stratégie employée chez les souris.
Sauf qu'avec les cellules-souches des mammifères, les
biologistes essuyaient échec après échec.
Ce qu'Alexander Kind et ses collègues de PPL Therapeutics
viennent de démontrer, c'est qu'il n'est pas
nécessaire, chez les mammifères, de passer par
les cellules-souches. Ils ont utilisé la technologie
dite du transfert de noyaux, qu'ils avaient employée pour
le clonage, pour remplacer de l'ADN d'une brebis par un autre
ADN, duquel des gènes spécifiques avaient été
remplacés.
Cette percée rend possible à grande échelle
ce dont on parle depuis trois ans dès qu'il est question
de clonage : la production d'animaux dont l'introduction d'un
gène précis leur permet de produire tel ou tel
médicament dans leur lait. Les quelques réussites
en ce sens, jusqu'ici, l'avaient été à la
pièce, sans passer par le clonage, avec un taux d'échec
énorme.
La percée suscite également des espoirs du côté
de la transplantation d'organes d'animaux, et en particulier
les porcs: le taux de rejet, lorsqu'un organe de porc est transplanté
chez un humain, est élevé, en raison d'un gène
précis chez le porc. Si on peut "endormir" ce
gène, et à partir de là, cloner toute une
série de porcs chez qui ce gène sera endormi, on
vient de résoudre une bonne partie du problème
des pénuries d'organes.
En théorie, avec cette technique, explique Alan Coleman,
de PPL, il devient possible de choisir avec précision
l'endroit où vous voulez ajouter un gène, ou en
"endormir" un. Uniquement chez les brebis et les porcs?
Hmmm...
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