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ET LE SIXIEME JOUR...

 


Après Eve, voici Adam.

 

Au commencement, l'ADN créa Eve. Du moins, c'est sans doute ainsi qu'on pourrait résumer ce qui fut une des plus importantes découvertes des années 80: à partir de patientes analyses des chromosomes de nombreuses populations, la localisation de celle qu'on allait appeler la "Eve africaine".

Non pas la premère femme, mais celle qui constitue un ancêtre commun à tous les êtres humains vivant aujourd'hui. Une femme qui vivait en Afrique il y a entre 100 000 et 200 000 ans.

Depuis qu'ils avaient décrit, en 1987, cette "Eve africaine", les scientifiques essayaient de déterminer le bagage génétique de son compagnon -Adam, si vous préférez. L'homme dont les chromosomes Y (les chromosomes masculins) avaient été transmis après lui, jusqu'à aboutir dans chaque être humain vivant aujourd'hui. Après pas moins d'une décennie, deux équipes internationales ont proclamé dans un récent colloque sur l'évolution humaine tenu à New York, y être arrivé. Ils ont proclamé avoir retracé "Adam" -dans la même région du globe, l'Afrique, et à la même époque qu'Eve.

La recherche est tellement précise qu'elle permet de pointer du doigt quelques hommes vivant aujourd'hui dont les chromosomes Y ressemblent le plus à ceux de cet Adam, ou plutôt de ces Adam, qui vivaient à cette lointaine époque: une poignée d'Ethiopiens, de Soudanais et de Khoisan, un peuple vivant au Sud de l'Afrique.

Retracer l'ancêtre unique d'une série de lignées génétiques en utilisant le chromosome Y ne paraît peut-être pas évident pour le néophyte, mais c'est la méthode la plus fiable qui soit, explique la revue Science dans sa dernière édition. En fait, c'est la meilleure méthode possible, puisque le chromosome Y, transmis de père en fils, reste inchangé au fil des générations, sauf rares cas de mutations.

En prélevant l'ADN d'une série d'individus dans une région donnée, et en comparant les variations, les généticiens peuvent déterminer jusqu'à quel degré ces individus sont liés, génétiquement, entre eux. Il suffit ensuite, de population en population, de remonter lentement l'arbre généalogique -ou, dans ce cas-ci, l'arbre génétique- jusqu'à l'ancêtre unique.

C'est une tâche longue et pénible, qui n'a pu progresser vraiment qu'au cours des deux dernières années, avec l'arrivée de nouveaux outils permettant d'accélérer le travail. Un groupe de l'Université Stanford a notamment mis au point un système automatique permettant de détecter rapidement de subtiles différences dans les séquences d'ADN. Le système a pu être mis au travail à plein temps cette année. Il a notamment permis de mettre le doigt sur un ancien marqueur génétique, appelé M42. Aujourd'hui, on ne le trouve plus qu'en Afrique, et uniquement chez quelques-uns des 900 individus mâles étudiés -15% des Khoisans, et 5 à 10% des Ethiopiens et des Soudanais. Ces hommes ne peuvent avoir hérité de cet ancien marqueur que d'un ancêtre commun. Ce qui a fait dire à l'un des chercheurs: "Nous pensons avoir trouvé Adam."