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Science et foi: réunies autour d'un morceau de tissu
On croyait la question réglée en 1988, mais une décennie
plus tard, le Suaire de Turin suscite toujours autant l'adhésion
de ses disciples. Et en cette année 1998, à une semaine de
Pâques, tout converge pour que, plus que jamais, le suaire soit remis
sur le tapis.
Pour ceux et celles qui croient, en effet, la cause est entendue: ce linceul
a abrité le corps du Christ et il ne saurait être question
d'imaginer qu'il ait pu être forgé au XIIIe siècle.
On en entendra donc beaucoup parler ce printemps: le 18 avril, la pièce
de lin de 4 mètres de long, tachée de sang, sera sortie de
sa cachette, dans la cathédrale de Turin, et montrée en public
pour la quatrième fois seulement de ce siècle. Et pourquoi
cette année? Parce que 1998 marque le 100e anniversaire de la première
photographie du suaire de Turin, cette photographie qui, depuis, se retrouve
dans tous les manuels religieux de la Chrétienté, et qui montre
un homme nu, blessé, apparaissant en négatif.
Déjà, le quotidien français Libération
a consacré au suaire un article la semaine dernière. Le
même Libération, qu'on ne peut certainement pas soupçonner
de cléricalisme abusif, consacre un long article dans son édition
de lundi à
un méga-documentaire présenté cette semaine par
la chaîne culturelle Arte. Un documentaire qui se penche en 12 épisodes
sur ce que nous savons, d'un point de vue historique, de la vie et de la
mort de Jésus. En compagnie de savants biblistes et épigraphistes,
les uns chrétiens, les autres juifs, la plupart croyants -car au
bout du compte, aussi experts qu'on soit, tout cela se résume à
une question d'y croire ou de ne pas y croire.
C'est également l'une des conclusions qu'on peut tirer d'un autre documentaire télé,
présenté à la chaîne publique américaine
PBS celui-là. Un documentaire explorant en quatre heures la "révolution
intellectuelle" entourant, depuis 25 ans, l'étude du Nouveau
Testament, laquelle révolution remet en question certaines de nos
idées bien ancrées sur Jésus et les origines du christianisme.
D'autres ne se contentent pas de l'étudier le temps d'un documentaire,
mais s'y consacrent à plein temps: c'est le cas, par exemple, du
Centre international d'études sur le linceul de Turin (CIELT), lequel
rassemble pas moins de 160 chercheurs d'une demi-douzaine de pays, dont
des historiens, des chimistes et des... mathématiciens. Tout cela,
pour un petit bout de tissu qui semble voué à conserver indéfiniment
sa légion de disciples, quoi que ce soit que la science puisse révéler
de lui.
Surgi apparemment de nulle part au XIIIe siècle, le suaire avait
tout de suite suscité la controverse: les fausses reliques pullulaient
alors aux quatre coins de l'Europe. Ses détracteurs ne furent donc
pas surpris lorsqu'en
1988, une datation au carbone 14 en fit un objet fabriqué entre 1260
et 1390. Il en fallait toutefois plus pour ébranler ses partisans.
Depuis, d'autres scientifiques ont apporté des données inédites,
mais difficiles à corroborer (pas facile à étudier,
ce bout de tissu qui sort de sa cachette quatre fois par siècle,
et qui ne peut être approché que par une poignée de
chercheurs soigneusement sélectionnés, à peu près
une fois par décennie): par exemple, ces savants qui, l'an dernier,
ont affirmé avoir localisé sur le tissu des
traces de pollen originaires de Palestine.
En d'autres termes: si vous y croyez, continuez à croire, et laissez
la science de côté. Car il est probable que LA preuve irréfutable
soit à jamais hors de notre portée...
La science
et le linceul (en anglais)
Un texte sur le site
des Sceptiques français
La page "officielle" du linceul
de Turin
Dieu
et la science: un débat sur Internet commenté par le Daily
Telegraph.
Exposition en public du suaire
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