Semaine du 7 août 2000

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L
e décodage du génome humain n'accouchera peut-être d'applications pratiques que dans 10 ou 20 ans. Mais le décodage de cette bestiole-ci pourrait, lui, avoir des retombées beaucoup plus immédiates.

La génétique vous inquiète? Vous enthousiasme?
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On ne se douterait pas, dans les pays riches et opulents, que le choléra fait encore autant de ravages. Pourtant, cette maladie infectueuse dont l'histoire parle depuis au moins 2500 ans, a fait pas moins de 10 000 victimes dans le monde au cours de la seule année 1998. C'est l'une des maladies mortelles les plus rapides, capable de tuer en quelques heures seulement. Elle frappe surtout dans les pays du Sud, et tout particulièrement là où la qualité de l'eau laisse à désirer.

Le choléra, c'est d'abord une bactérie, appelée Vibrio cholerae. Elle colonise la surface du petit intestin, et sécrète une toxine, qui stimule la production d'eau par les cellules, entraînant de sévères diarrhées et des vomissements. Au contraire d'autres bactéries du même type, celle-là peut survivre dans les rivières, les lacs -ou au fond des puits- pendant de longues périodes, et c'est ce qui peut donner naissance à de soudaines explosions de la maladie. La septième pandémie de choléra à sévir depuis le début du XIXe siècle remonterait à 1971 selon certains experts, ou serait en cours depuis 1960 selon d'autres, ayant atteint l'an dernier Madagascar. Dans tous les cas, la maladie peut frapper aussi bien au Pérou qu'en Russie. Les antibiotiques ont peu d'effet sur elle, et la découverte d'organismes semblant posséder une immunité naturelle au choléra n'a pas conduit à la découverte d'un médicament, comme on l'espérait. Seule l'absorption abondante d'eau et de sels minéraux finit par en venir à bout.

C'est à Londres, en 1854, que le médecin John Snow a retracé l'origine d'une épidémie de choléra dans une pompe à eau de Broad Street. La pompe scellée, la maladie a cessé de se répandre, prouvant pour la première fois que le choléra était causé par un agent infectueux. Il faudra attendre 1883 avant que le médecin et bactériologiste allemand Robert Koch identifie Vibrio cholerae comme étant l'agent en question. On dira un jour, dans les livres d'histoire, qu'il aura fallu attendre l'an 2000 avant que cette bactérie ne soit décodée gène par gène.

Ce décodage ouvre pour la première fois depuis longtemps la porte à un traitement. Parce que, expliquent dans Nature Claire M. Fraser et ses collègues de l'Institut pour la recherche génomique (Maryland), identifier les gènes responsables de la survie et de la reproduction de la bactérie pourrait nous indiquer comment synthétiser des médicaments capables de prévenir l'infection. Dans tous les cas, c'est une toute nouvelle voie que prendra désormais la lutte contre cet ennemi millénaire : on vient de passer, écrit Matthew Waldor, qui commente cette découverte dans Nature, dans " l'ère post-génomique " de l'étude du choléra.

Son bagage génétique se compose de deux chromosomes circulaires, ce qui est inhabituel, rappellent les chercheurs, contenant quelque 4 millions de paires de base. Cette composition pourrait fournir la clef de la résistance de la bactérie entre deux épidémies. Les chercheurs se demandent si le plus petit des deux chromosomes n'aurait pas appartenu, à l'origine, à un organisme distinct.

Mais certains s'empressent de modérer l'enthousiasme des auteurs. Certes, le décodage est un grand pas en avant, mais il ne faut pas rêver en couleurs. La mise au point d'un vaccin contre le choléra, déclare dans Libération Jean-Michel Fournier, de l'Institut Pasteur, nécessitera encore beaucoup de travail, et repose " sur des progrès encore à faire en immunologie (les mécanismes de défense de l'organisme) et en biochimie avec la purification et la synthèse de molécules vaccinales. "

Avec ce génome, on compte maintenant une vingtaine de micro-organismes ainsi décodés.

 

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