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Pourquoi créer un virus informatique?
Les magazines d'informatique en ont pour des semaines
encore à bourdonner des retombées du virus ILoveYou.
Mais celui-ci révèle deux ou trois petites choses
sur la psychologie... et sur l'évolution future de la
technologie.
Pourquoi
quelqu'un voudrait-il faire l'effort de créer quelque
chose d'aussi destructeur, demande un des journalistes de
la BBC. Pour attirer l'attention, lui répond-on tout simplement.
Une réponse familière, très familière,
à ceux qui ont suivi ces dernières années
les frasques des pirates informatiques...
C'est la simplicité même de cette explication
qui la rend inquiétante: il y aura d'autres adolescents
en mal de reconnaissance, il y aura d'autres virus... peut-être
plus destructeurs encore. Et si on en arrête un (la police
philippine proclame ce lundi avoir arrêté
le responsable du "virus de l'amour" ), dix autres
peuvent apparaître. Il y aura donc d'autres dégâts,
d'autres actes de vandalisme s'étendant à la grandeur
d'Internet. Le virus ILOVEYOU était si simple à
produire (les profanes croient à tort que, puisqu'il a
fait autant de dégâts, il a nécessairement
dû être créé par un génie);
il suffisait à quelqu'un de posséder un minimum
de connaissances en programmation. Conséquence: il est
futile
d'imaginer que les virus pourront disparaître, juste
parce que leurs créateurs auraient soudain pris conscience
du mal qu'ils causent.
Si ça se trouve, le créateur de ce virus n'aurait
jamais pensé créer autant de dégâts.
Mais à présent qu'il l'a fait, d'autres, tout aussi
jeunes et impétueux, voudront faire autant -et mieux.
"Les gens, renchérit un autre journaliste, ont
toujours fait des graffiti sur les murs, et à présent,
Internet signifie que leurs signatures peuvent apparaître
sur tous les écrans du monde. Ils ne vont pas s'arrêter."
En fait, les dégâts risquent plutôt de
s'amplifier... à mesure que le réseau Internet
prendra de l'ampleur, et intégrera de plus en plus de
systèmes éparpillés aux quatre coins du
monde. L'expression "toile d'araignée" prend
soudain une tout autre signification...
Certes, des technologies permettant de passer en revue les
messages avant leur arrivée, font leur chemin. Mais même
si ces systèmes "préventifs" devaient
se révéler supérieurs aux actuels anti-virus,
les créateurs de virus trouveront vite la parade: c'est
une course aux armements...
"La technologie ne devrait pas être votre première
ligne de défense" déclare... le président
de Symantec, l'un des deux géants de l'anti-virus. Ce
en quoi il n'a pas tort: la meilleure défense, c'est l'internaute
lui-même: s'il cessait d'ouvrir les fichiers attachés
lorsque l'expéditeur lui est inconnu, il serait soudain
beaucoup plus en sécurité.
Comme l'ont souligné les publications spécialisées,
l'omniprésence
de Microsoft a facilité la propagation du virus. Mais
le grand responsable, c'est Internet.
Y a-t-il eu pour un milliard de dollars de dégâts,
deux milliards, dix milliards? Peu importent les estimations
contradictoires, l'important n'est pas là. "Le
monde occidental subit le maillage électronique qu'il
a mis en place", lance Libération.
En d'autres termes: une splendide technologie a été
créée... mais il faut en subir les conséquences.
Internet a été imaginé comme un réseau
sans centre, invulnérable parce qu'il est impossible de
lui couper la tête. Si un ordinateur tombe en panne, un
autre, ailleurs, prend le relais. C'est la force d'Internet.
Mais c'est aussi sa faiblesse.
"Dix millions d'ordinateurs infectés, dit-on,
en quelques heures seulement... Et si, dans sa volonté
de tout électroniser, de tout mettre en réseau,
le monde (occidental) avait oublié quelques détails?
Et si les tenants du commerce électronique, dans leur
grand optimisme, se croyaient au-dessus de tout?... Les promoteurs
du Net se font désormais rattraper régulièrement
par l'épreuve des faits."
En février, c'étaient quelques-uns des plus
populaires sites commerciaux qui flanchaient devant les assauts
de pirates. Aujourd'hui, c'est un virus.
Et ça ne fait que commencer...
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