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Monsieur Bricole
Pas mal du tout, cet outil. Vraiment pas mal du tout. Surtout quand
on considère qu'il a presque 2 millions et demi d'années.
Les anthropologues n'en reviennent tout simplement pas. Quelques semaines
seulement après avoir ajouté à notre arbre généalogique
l'australopithèque garhi (26 avril),
qui pourrait être un chaînon manquant -un ancêtre jusqu'ici
inconnu, qui ferait le pont entre les australopithèques pas tout
à fait humains- d'il y a 3 millions d'années et nos ancêtres
d'il y a 2 millions d'années- voici qu'un
trésor de près de 2 millions et demi d'années -2,34
millions, pour être exact- a été mis à jour au
Kenya.
Et lorsqu'on lit le compte-rendu, on a l'impression de lire un travail
de moine: 3000 découvertes archéologiques éparpillées
sur un peu moins de six mètres carré de l'Est du Kenya...
depuis 1987; lesquelles ont conduit à la reconstitution de plus de
60 outils de pierre.
Ce ne sont pas les plus anciens outils connus -la palme demeure toujours
entre les mains d'un site éthiopien, vieux de 2,5 millions d'années;
mais leur nombre leur vaut de figurer au panthéon, sans parler de
leur qualité: ils révèlent une connaissance technique
déjà assez avancée pour l'époque. Le fait d'en
avoir trouvé autant sur une aussi petite surface suggère l'existence
d'une "usine d'outils" -ou un artisan particulièrement
talentueux.
Et on n'est même pas sûr qu'ils ont été forgés
par un de nos ancêtres directs.
Dans l'édition du 6 mai de la revue Nature, l'archéologue
française Hélène Roche et ses collègues du Centre
national de la recherche scientifique à Nanterre, décrivent
leur découverte, non loin des rives du Lac Turkana, dans un endroit
appelé Lokalalei.
"Ces outils, précise Hélène Roche, sont plus
élaborés et perfectionnés que ce que nous avions vu
précédemment ou cru possible pour des outils de pierre de
cette époque."
En soi, ce ne sont que des pierres taillées pour obtenir des "lamelles"
plus tranchantes. Mais ce simple geste, soigneusement répété,
scrupuleusement fait et refait, révèle déjà
un sens de l'organisation et un doigté de loin supérieur à
celui des australopithèques d'il y a 3 ou 4 millions d'années.
Ce ne sont pas de simples roches ramassées au hasard et effilées:
il y a derrière ces fragments de pierre l'esprit clairement exprimé
d'un sculpteur. Ou du moins, l'ancêtre de tous les sculpteurs et tailleurs
de pierre. |