Semaine du 12 avril 1999

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Ces inévitables aliments transgéniques


I
l y a peut-être des paniques injustifiées autour des aliments transgéniques, voire de l'hystérie: en tout cas, c'est ce que les scientifiques nous répètent depuis des mois. Mais une chose est sûre: les scientifiques eux-mêmes s'entendent de plus en plus sur le fait qu'il faudrait davantage d'études avant d'oser aller plus loin.

 

Nul ne songe sérieusement à réclamer une interdiction des manipulations génétiques ou même à bannir à jamais les aliments transgéniques -autrement dit, des fruits ou des légumes auxquels on a introduit un gène étranger pour, par exemple, les rendre plus résistants aux insectes ou aux maladies.

En revanche, si on ne parle pas d'interdire, ils sont de plus en plus nombreux à parler de "contenir".

Contenir, cela signifie faire en sorte que les gènes étrangers contenus par exemple dans un champ de maïs n'aillent pas s'échapper dans le champ voisin. Deux chercheurs britanniques rapportent dans Nature Biotechnology le fruit de leurs expériences: ils ont fait "s'évader" quelques-uns de ces gènes étrangers d'un plant d'oléagineux vers son cousin "normal". Résultat? Pas grand-chose. "La possibilité d'une évasion transgénique", résume Nature (évasion transgénique: une nouvelle expression à ajouter au vocabulaire?) "est négligeable, mais néanmoins réelle, et devrait en conséquence requérir une attention soutenue."

Pas de quoi rassurer le lobby "anti-transgénique", particulièrement sollicité en Grande-Bretagne depuis qu'un chercheur a prétendu avoir observé des dégâts chez des souris nourries aux pommes de terre transgéniques (manchette du 15 février). "La vérité est que, peu importent les mesures de sécurité qui sont mises en place, le lobby anti-transgénique ne sera jamais apaisé", commentent Dean Chamberlain et Neal Stewart, de l'Université de Caroline du Nord, dans un commentaire accompagnant l'étude.

Les deux auteurs de cette étude, Susan E. Scott et Mike J. Wilkinson, de l'Université de Reading, ont imaginé plusieurs scénarios -certains "ingénieux", de l'avis de Nature- pour des manipulations génétiques, scénarios qui réduiraient au minimum ces risques "d'évasion". Mais aucun, on s'en doute un peu, ne permet de réduire ces risques à zéro. Qui plus est, plus le scénario réduit les risques, et plus il est difficile et coûteux -du moins, dans l'état actuel de la technologie.

Et même si une telle évasion se produisait, si une plante "normale" était ensemencée par une plante transgénique, les résultats n'en seraient pas nécessairement négatifs: la résistance aux maladies de la transgénique serait passée à l'autre plante, ce qui ne serait pas nécessairement une mauvaise chose. C'est cette question que les futures recherches devraient tenter de résoudre, concluent Scott et Wilkinson.

Un test de dépistage?Pendant que ces experts débattent entre eux, des débats plus publics se poursuivent: et c'est également de Grande-Bretagne que nous parvient la nouvelle de la mise au point du premier "test de dépistage d'ingrédients transgéniques dans la nourriture" -c'est vraiment comme ça que ça s'appelle.

La découverte pourrait donner du poids à ceux qui réclament un étiquetage des aliments transgéniques -et affaiblir ceux qui disaient jusqu'à récemment que la chose était impossible. Londres vient justement de passer une loi imposant l'étiquetage, dans la foulée du débat violent qui a secoué ce pays.

Débat qui a eu une autre retombée: le gouvernement britannique, encore lui, a annoncé qu'il faisait maison nette au sein de son comité de consultation sur les aliments transgéniques. Il faut dire qu'il n'a pas toujours été de bon conseil, n'ayant vu venir ni la crise récente, ni la virulence des adversaires et n'ayant apparemment pas prévu que le gouvernement de Sa Majesté serait obligé de reculer et d'imposer un moratoire de trois ans sur la recherche scientifique dans ce domaine...

 

 

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