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Des souris et des téléphones
Des souris exposées aux mêmes radiations auxquelles sont
soumis les propriétaires de téléphones cellulaires
ont développé deux fois plus de cancers du système
immunitaire que leurs congénères.
Les spécialistes des impacts biologiques des radiations micro-ondes
se sont empressés de lancer un appel au calme aux utilisateurs de
téléphones cellulaires, mais la nouvelle, rendue publique
la semaine dernière, est venue jeter une douche d'eau froide. Au
cours des derniers mois, les rumeurs catastrophiques de l'an dernier -alors
qu'on s'était mis à associer étroitement tumeurs au
cerveau et téléphones cellulaires- avaient paru s'estomper,
et l'optimisme était revenu.
D'autres recherches sont nécessaires avant de sauter aux conclusions,
a notamment déclaré
au New Scientist John Stather, adjoint au directeur du Bureau
national de prévention radiologique, en Grande-Bretagne.
"C'est très certainement la première preuve animale
laissant suggérer que les ondes radio peuvent causer le cancer dans
certaines conditions", a
déclaré à l'Associated Press un expert de Milwaukee,
John Moulder, éditeur de la revue Radiation Research, où
est publié l'article.
La recherche, menée en Australie, a porté sur 200 souris
génétiquement altérées pour être davantage
prédisposées à développer des lymphomes, ou
cancers des globules blancs. La moitié de ces souris a été
exposée à des micro-ondes similaires à celles produites
par un téléphone cellulaire de modèle européen
standard, pendant une heure et demi chaque jour, d'une puissance équivalente
à celle d'un appareil tenu à la main à proximité
de la tête.
Après 18 mois, les souris exposées aux radiations avaient
2,4 fois plus de lymphomes que les souris non-exposées.
"Ces résultats nous ont surpris, a déclaré
au New Scientist Alan Harris, de l'Institut de recherche médicale
de Melbourne. Il y en avait beaucoup plus (de cancers) que ce que nous avions
prévu."
La recherche était financée par Telstra, une compagnie
australienne de télécommunications, qui gère une division
de téléphonie cellulaire.
Depuis la mise en marché des téléphones cellulaires,
au milieu des années 80, au moins huit personnes ont déposé
des poursuites, affirmant que l'appareil était la cause de leurs
tumeurs au cerveau. Mais aucune de ces poursuites n'a pu se rendre jusqu'en
cour, en raison de l'absence de preuves scientifiques.
L'étape suivante consistera à reprendre cette recherche,
cette fois sur des animaux qui ne sont pas prédisposés à
développer un cancer. Si les résultats devaient être
les mêmes, il serait cette fois très difficile de mettre en
doute ces conclusions.
On ignore toutefois de quelle façon les micro-ondes pourrait entraîner
le cancer. On sait déjà que l'énergie émise
est insuffisante pour causer des dommages à l'ADN par le déplacement
d'électrons, au contraire des radiations à haute énergie,
comme les rayons ultraviolets ou les rayons-X. Certains chercheurs émettent
l'hypothèse que les micro-ondes posséderaient toutefois suffisamment
d'énergie pour faire vibrer plus que la normale la chaîne d'ADN,
ce qui pourrait augmenter la possibilité de voir se produire des
altérations chimiques |