En manchettes la semaine dernière:
La contre-attaque des bactéries
A lire également cette semaine:
La souris qui brille dans le noir
La machine à trouver des fossiles
Un nouveau traitement anti-sida
Et:
Section spéciale:
Y a-t-il d'autres Terre? Y a-t-il de la vie ailleurs?
Retrouvez les manchettes des semaines
précédentes

Qui sommes-nous?

Commentaires?

Retour au site de
l'ASP
Répertoire des meilleurs sites
scientifiques
Sommaire des magazines scientifiques
Publicité
En manchettes sur le Net est une production Agence
Science-Presse

|
Le plus ancien ami de l'Homme
Le chien n'est pas seulement le meilleur ami de l'homme: il en est aussi
le plus ancien, et de très loin: des découvertes récentes
pourraient faire remonter cette amitié à 100 000 ans, plutôt
que les 14 000 ans sur lesquels on s'entendait jusqu'ici.
Contrairement à ce qu'on a pu lire dans un magazine québécois
toutefois, cela ne fait pas du chien un animal plus ancien qu'on ne le croyait:
ce qui est remis en question ici, c'est le temps depuis lequel il accompagne
l'homme. Autrement dit, le temps depuis lequel il a été domestiqué.
Et contrairement à ce qu'on a également pu lire, il y a très
longtemps que les savants ne lient plus la domestication du chien à
l'apparition de l'agriculture: on s'entendait depuis des décennies
pour dire que le chien accompagnait l'homme depuis au moins 14 000 ans.
Or, les plus anciennes traces d'agriculture organisée ne remontent
qu'à 9000 ans.
Les découvertes, rapportées
dans la dernière édition de la revue Science, n'avaient
de toutes façons pas pour but d'en apprendre plus sur la liaison
chiens-humains, mais d'établir le bagage génétique
du chien, et de déterminer avec précision sa parenté
avec le loup, le coyote et le chacal.
La conclusion: comme on le soupçonnait depuis fort longtemps, le chien
descend bel et bien du loup -mais, comme on le soupçonnait également
depuis fort longtemps, il n'a qu'un lien de parenté très lointain
avec le chacal et le coyote. Ces derniers descendent d'une autre lignée,
qui s'est séparée il y a un million d'années de la
branche qui allait donner naissance aux loups et aux chiens.
Cette conclusion est basée sur l'étude des mutations subies
par l'ADN de 140 chiens représentant 67 espèces, et de 162
loups provenant de 14 pays. Les généticiens savent que les
mutation au niveau des mitochondries peuvent servir de "calendrier",
indiquant à quel moment telle souche d'individu s'est séparée
de telle autre souche. Plus nombreuses sont les mutations, et plus lointain
dans le passé est le moment de la "séparation".
Or, ce qu'ont découvert les paléontologues, c'est que les
mutations subies par les chiens depuis leur division d'avec le loup étaient
beaucoup plus nombreuses que cela aurait été possible si la
domestication n'avait été vieille que de 14 000 ans. Il faudrait
au minimum faire remonter cette distinction chien-loup à 60 000 ans,
et peut-être même 100 000 ans.
L'argumentation est logique, a déclaré à MSNBC Stanley
J. Olson, paléontologue à l'Université de l'Arizona,
mais nécessite davantage
de faits tangibles: par exemple, des ossements de chiens, là
où des humains d'il y a 100 000 ans vivaient. Pour l'instant, nulle
découverte de ce type vieille de plus de 14 000 ans n'a jamais été
réalisée.
La domestication, postulent les auteurs de l'article de Science, fut sans
doute un événement rare, étalé sur plusieurs
générations, mais nécessitant des aptitudes particulières.
Que cela se soit produit il y a 14 000 ans ou 100 000 ans, on présume
que des bandes de loups et de chiens ont pu suivre pendant des siècles
des bandes d'humains-chasseurs, se partageant leurs restes, et développant
peut-être même une forme de symbiose: ces chiens non-domestiqués
auraient par exemple pu se mettre à protéger "leur"
bande d'humains des attaques d'autres animaux, ayant appris que cela leur
assurait une source de nourriture fraîche à peu de frais...
Puis, progressivement, des humains auraient pu recueillir des chiots et
adopter les meilleurs pisteurs... ou les plus sympathiques. |