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La théorie du "bombardement quotidien"
a du plomb dans l'aile
Des millions de mini-comètes ou de la neige sur
l'écran?
L'hypothèse avait fait bien du bruit, il y a quelques mois: la Terre
serait bombardée en permanence par des milliers, voire des millions,
de minuscules comètes. Et comme une comète est essentiellement
une boule de neige, ce bombardement, étalé sur des centaines
de millions d'années, serait responsable de l'existence d'une bonne
partie de nos océans.
Eh bien, il semble que l'hypothèse soit fausse. Complètement
à côté de la coche, pour être exact.
Elle avait pourtant tout pour plaire: bombardement spatial, comètes,
notre eau qui aurait une origine cosmique, bref, tout ce qu'il faut à
une théorie insolite pour qu'on se dise, d'un ton rêveur: pourquoi
pas, après tout?...
En plus, celui qui défendait cette théorie depuis 1986, le
physicien spécialiste des affaires spatiales Louis Frank, de l'Université
de l'Iowa, avait sous la main, pour la première fois en onze ans,
quelque chose de tangible: des photos satellite de l'atmosphère terrestre,
prises dans l'ultra-violet par le satellite Polar, où apparaissaient
des taches sombres: ces taches, avait-il déclaré lors d'un
congrès le printemps dernier, c'étaient les traces d'impact
dans la haute atmosphère de ces mini-comètes.
Eh bien, il semble que les taches sur les photos ne soient rien d'autre
que des... défauts dans l'image de la caméra.
Dans un article à paraître dans l'édition du 15 décembre
de la Geophysical Research Letters, un autre physicien spécialisé
en affaires spatiales, George Parks, de l'Université de Washington,
et ses collègues, présentent leur analyse d'autres images
prises par la même caméra dans l'ultra-violet, sur le satellite
Polar. "Il n'existe aucune preuve scientifique de ces impacts sur la
Terre", concluent-ils. Les taches sont en fait produites à l'intérieur
même de la caméra: l'équivalent de la "neige"
sur un écran de télévision.
"L'article
de Park est absolument dévastateur", a déclaré
à la revue Science le physicien Alexander Dessler, un critique de
la théorie des mini-comètes.
Mais Louis Frank ne rend pas les armes: à ses yeux, le problème
est du côté de la méthode d'analyse choisie par son
collègue. D'autres chercheurs reprochent toutefois depuis des mois
à Louis Frank d'avoir trop voulu garder ses données brutes
pour lui seul, et d'avoir rendu ainsi plus difficile la tâche de ceux
qui auraient voulu confirmer ou infirmer ses conclusions. Et il y a désormais
un froid entre Louis Frank et George Parks, au point où George Parks
a demandé que son nom soit retiré de la liste des co-auteurs
d'un article rédigé avec Louis Frank.
Pour enfoncer encore le clou, des observateurs rappellent que ce n'est pas
la première fois que Louis Frank voit un "signal" là
où tous les autres ne voient que du "bruit". En 1987, d'autres
taches sombres identifiées par Frank, à partir d'images prises
par un autre satellite, avaient également été identifiées
par les autres analystes comme des parasites générés
par la caméra. L'histoire se répéterait-elle?
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