Semaine du 22 février 1999

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Nous sommes tous des extra-terrestres

Non, il ne s'agit pas du titre d'un épisode des X-Files. Mais c'est ce à quoi fait rêver la découverte d'une équipe d'astronomes américains: les premiers pas vers la vie auraient fort bien pu être accomplis "là-haut" -et nous serions peut-être aujourd'hui en train de commencer à reproduire le processus.

 

L'hypothèse est dans l'air -sans jeu de mots- depuis un bout de temps: plutôt que d'être née au fond des océans, près de sources de chaleur (des volcans sous-marins, par exemple) la vie aurait pu être le résultat de collisions cosmiques: notre planète aurait été "ensemencée" par des comètes ou des astéroïdes.

L'hypothèse a d'autant plus de partisans parmi les scientifiques qu'on sait depuis un bout de temps maintenant que les comètes, ces "boules de neige sales", contiennent des matériaux organiques: un "matériau organique", précisons-le, ce n'est pas de la vie, mais c'est ce dont la vie a besoin pour se former. Par conséquent, avancent ces scientifiques, est-ce que les comètes, en entrant massivement en collision avec la Terre il y a 4 milliards et demi d'années, n'auraient pas livré ces matériaux à "l'usine" dont ils avaient besoin pour se développer... en l'occurence, les océans?

Une équipe de l'Université Stanford et du Centre de recherches Ames à Mountain View (Californie), affilié à la Nasa, dirigée par le Dr Max Bernstein, s'est penchée sur un type particulier de molécules: les hydrocarbures polycliques aromatiques (PAH). Ces molécules à base de carbone, on en détecte depuis longtemps dans des comètes, des météorites (comme la fameuse ALH 84001, qui a tant fait frétiller les partisans de vie martienne en 1996) et dans les nuages de poussières qui se baladent entre les étoiles.

Ces chercheurs se sont donc demandé si ces PAH pouvaient vraiment, comme on le prétend, "accoucher" de quelque chose de plus complexe. Et ils en ont fait la preuve, proclament-ils dans la dernière édition de Science: ils sont parvenus à recréer en laboratoire le début du processus conduisant vers la vie!

Bombardant d'ultra-violets des PAH baignant dans de la glace -des conditions similaires à celles que l'on retrouve dans l'espace, les comètes étant composées de glace, et les étoiles agissant comme "canon" à ultra-violet- les scientifiques ont vu apparaître, sous les yeux éblouis de leurs spectroscopes et autres spectromètres de masse, des molécules d'alcool et d'éther (composé volatil résultant de la combinaison d'acides et d'alcools, à ne pas confondre avec le mythique "fluide" cosmique). Or, une fois cette transformation obtenue, on n'est plus qu'à quelques pas de la formation de molécules d'acides aminés, la brique fondamentale des protéines, bases de toute vie.

Evidemment, cela n'est pas la preuve spectaculaire que l'on pourrait espérer: on n'a pas vu une bestiole velue à huit pattes sortir de l'éprouvette où se trouvaient les PAH. On ne sait pas non plus, souligne Pascale Ehrenfreund dans un commentaire accompagnant l'article, comment les étapes suivantes conduisant à la vie se sont succédées. Mais, "en dépit de ces inconnues, les résultats présentés appuient la possibilité d'une conversion des PAH en molécules biologiques... Ces résultats fournissent un cadre essentiel pour la chimie du système solaire et de l'origine de la vie."

Mieux encore: le fait d'avoir pu reconstituer ce processus aussi facilement en laboratoire, dans des conditions qui doivent être extrêmement courantes dans le cosmos, avec des molécules -les PAH- qui forment à elles seules 20% des molécules à base de carbone, tout cela fournit un argument de plus à ceux qui voient dans la vie un phénomène cosmique tout ce qu'il y a de banal.


 

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