Car tu es poussière et tu retourneras en poussière, dit la fameuse phrase de la Bible... Mais si au contraire la poussière n’était pas la fin de tout? Si la vie, y compris la vie extra-terrestre, pouvait survivre en poussière?

Une équipe allemande s’est attaquée à cette hypothèse audacieuse et en arrive à une conclusion que ne renieraient pas certains auteurs de science-fiction : de la poussière naviguant entre les étoiles, chargée en électricité, pourrait en théorie s’organiser elle-même sous la forme de doubles hélices aux fonctions similaires à l’ADN, se divisant elle-même et transmettant ainsi l’information à ses doubles —autrement dit, le comportement de base qui définit un être vivant.

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« Ce fut une surprise pour nous », raconte au New Scientist Gregor Morfill, en décrivant la simulation informatique que lui et ses collègues de l’Institut Max-Planck de physique extra-terrestre, ont créé. Leur objectif était de visualiser ce qui peut arriver à la poussière interstellaire lorsqu’elle est « immergée » dans des nuages de gaz chargés en électricité.

Les grains de poussière acquièrent une charge négative en absorbant des électrons du nuage de gaz; ceci forme un noyau qui attire des particules chargées positivement mais surtout, crée une « coquille » protectrice. C’est ce qui permet aux grains de poussière de se réunir en des formations régulières, comme le font les cristaux. Des expériences précédentes avaient laissé entendre que ces arrangements pouvaient prendre la forme d’hélices. Mais pas de banales hélices, semble-t-il...

S’il s’agit bel et bien de molécules complexes comme de l’ADN, alors elles peuvent entreposer de l’information. Peut-être peuvent-elles aussi aller chercher l’énergie nécessaire —se « nourrir »— dans le nuage de gaz qui les entoure.

Mais tout ceci est hautement spéculatif, reconnaît Gregor Morfill. Reste que ça ouvre une fenêtre fascinante sur ce qui se mériterait, ou non, d’être qualifié de « vie ».

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